Résumé : En voulant tirer les vers du nez du jeune homme, Sabrina découvre que ce dernier ne s'intéressait pas au salaire de Halima, mais qu'il revoyait dans ses traits sa propre mère. Etait-ce une blague ou une moquerie ? Sabrina sentit la colère la gagner. -Ne me fais pas marcher, Riad. Je suis peut-être stupide d'avoir programmé cette rencontre entre nous, mais pas naïve au point où tu le penses. Elle prend son sac et se lève pour partir, mais il la retint d'une main ferme. -Rassois-toi. Elle sentit quelques regards sur eux et hésite quelques secondes, puis se rassoit. Le ton autoritaire de Riad ne prêtait pas à contrariété. Il la contemple un moment. Elle portait un jolie robe printanière et avait attaché ses cheveux sur le sommet de sa tête. Il la trouve mignonne, mais entêtée. -Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ? Un peu honteuse de sa brutale réaction, elle réplique d'une petite voix. -Tes arguments sont insensés. -Je te jure que c'est la triste vérité. -Mais je ne comprends pas. Et ta mère ? -Elle est décédée alors que je venais de boucler mes quinze ans. Et depuis, je n'ai plus connu l'affection d'une maman. -Oh ! Je suis navrée pour toi. Elle marque une pause, puis reprend d'une voix où brillait toute son indignation. -Mais ce n'est pas non plus une raison pour épouser ma mère. Elle déglutit et reprend : -La pauvre femme. Elle s'est entichée de toi. Elle croit réellement que tu es amoureux d'elle. -C'est le cas -Hein ? Je ne te suis pas, Riad. Il sourit d'un air triste. -Te dire que je n'aime pas Halima serait faux. Je l'aime beaucoup. Au début, c'était un choc pour moi. Je me suis senti attiré par cette femme élégante, belle et intelligente. J'avais l'impression de retrouver ma mère et mon adolescence. -Tu devrais consulter un psychologue, Riad. -C'est déjà fait. -Et alors ? Cela n'a rien donné ? Il secoue la tête. -Pas du tout. J'ai même consulté plusieurs spécialistes. Ils disent tous la même chose. Je devrais moi-même me guérir de mon manque d'affection. Il y a deux ans, quelqu'un m'a tout bonnement conseillé de prendre femme. Il a dit que j'ai peut-être souffert dans mon adolescence du complexe d'Œdipe et que je m'étais trop attaché à ma mère. Il soupire. -Ce n'est pas vrai, bien sûr. J'aimais mes deux parents. J'étais très heureux dans ma famille. -Et ton père ? -Mon père ? -Oui. Que devient-il ? S'était-il remarié après le décès de ta mère ? -Bien entendu. Il était encore jeune et ne pouvait vivre en éternel célibataire. Moi, j'ai été admis dans un collège pour poursuive mes études moyennes puis secondaires. J'ai préféré l'internat au vide de notre foyer. (À SUIVRE) Y. H.