Les initiateurs de cette manifestation ont lancé un appel à toute la population de la région Est de la wilaya pour se mobiliser davantage pour réussir la prochaine marche citoyenne, prévue le 22 février, de Kherrata à Béjaïa. Des milliers de personnes sont descendus, hier matin, dans la rue à Kherrata, 60 kilomètres à l'est de Béjaïa, pour dénoncer la candidature du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à un 5e mandat présidentiel. Plusieurs milliers de citoyens, venus de la daïra de Kherrata et de ses communes avoisinantes, notamment Draâ El-Gaïd, Taskriout, Darguina, Aït Smaïl, ont répondu favorablement à l'appel à une marche pacifique contre un "mandat de trop", initiée par un collectif d'associations locales. Les manifestants, brandissant des banderoles et autres pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir en place et à la candidature du Président sortant, se sont donné rendez-vous au stade communal du 8-Mai-1945 de Kherrata, point de départ de la marche. Vers 10h, l'immense foule entame sa marche en scandant : "Pouvoir assassin", "Bouteflika, le Marocain, pas de 5e mandat", "Oulach smah oulach", "Mazalagh d-imazighen"... La procession sillonnera les principales artères de la ville historique de Kherrata sur un parcours de près de deux kilomètres. À noter que les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure que la foule avançait. Après avoir marqué une halte devant le siège de la daïra de Kherrata, les manifestants convergeront vers le centre-ville pour tenir un rassemblement devant le siège de l'APC. Des jeunes militants associatifs se relayaient au micro pour scander à tue-tête des slogans dénonçant les partisans du 5e mandat, notamment les chefs des partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MPA, TAJ, ANR...). Le patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, et le secrétaire général de la Centrale syndicale (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, n'ont pas échappé aux foudres de ces citoyens en colère. "Bouteflika dégage !", "FLN barra !", "Non au 5e mandat", "Contre la dictature de la honte", "Ulac smah ulac", "Le peuple veut le changement",... sont autant de slogans scandés par les manifestants. Outre ces mots d'ordre de marche, plusieurs citoyens arboraient des banderoles noires en signe de deuil. Une façon d'exprimer leur rejet catégorique de "l'option du 5e mandat imposée par ceux qui veulent maintenir le statu quo". Des animateurs du mouvement associatif local, dont des notables de villages et des représentants de quartiers, ont veillé au respect du caractère "pacifique" de la manifestation, en invitant à chaque fois les marcheurs à faire preuve de vigilance. L'organisation a été d'ailleurs impeccable, aucun incident n'est à déplorer. Enfin, il y a lieu de signaler que les initiateurs de cette manifestation lancent un appel à toute la population de la région Est de la wilaya à se mobiliser davantage pour réussir la prochaine marche citoyenne, prévue pour le 22 février, et qui se veut d'envergure régionale. Celle-ci démarrera, selon certains organisateurs, de la ville de Kherrata pour se terminer au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, sur un parcours long d'une soixantaine de kilomètres. Les habitants de toutes les communes de la région du Sahel sont ainsi conviés à prendre part à cette démonstration de rue visant à dénoncer le nouveau "coup de force" des partisans de Bouteflika. C'est dire que la population de Kabylie, à l'instar de celles des autres régions du pays, rejette majoritairement l'option du 5e mandat pour Bouteflika et exigent un changement du régime politique. KAMAL OUHNIA