Face aux menaces de Donald Trump, qui avait alors réaffirmé qu'il étudiait "toutes les options" pour régler la crise vénézuélienne, le président Nicolas Maduro a envisagé vendredi un "déploiement" militaire à la frontière avec la Colombie. Cette déclaration intervient également après l'annonce par Bogota de sa détermination à faire parvenir l'aide humanitaire au peuple vénézuélien. Lors d'une réunion avec le haut commandement militaire, M. Maduro a demandé à son armée de préparer un "plan spécial de déploiement" à la frontière colombienne, longue de 2 200 km. Il souhaite évaluer "quelle nouvelles forces" sont nécessaires pour que cette frontière "soit inviolable, imbattable, inexpugnable". "Je n'exagère pas. Donald Trump et Ivan Duque ont annoncé à la Maison-Blanche des plans de guerre contre le Venezuela", a-t-il ajouté, en référence à la rencontre des présidents américain et colombien mercredi à Washington. Rappelons que plusieurs tonnes de vivres et de médicaments envoyées par les Etats-Unis sont stockées depuis le 7 février à Cucuta, ville colombienne à la frontière vénézuélienne, toujours bloquée au moyen de conteneurs déposés par les autorités de Caracas. L'armée américaine va y ajouter près de 200 tonnes supplémentaires dans les prochains jours, a annoncé vendredi sous le couvert de l'anonymat un responsable du Pentagone. Et 2,5 tonnes de médicaments et aliments envoyés par Porto Rico (territoire américain des Caraïbes) viennent d'arriver à Cucuta. Nicolas Maduro refuse pour l'heure toute aide, qu'il considère comme un prétexte pour préparer une intervention militaire des Etats-Unis. Il a par ailleurs assuré que son gouvernement distribuait des caisses d'aide alimentaire à des prix subventionnés à six millions de familles. Il a également indiqué avoir acheté 933 tonnes de matériel médical à la Chine, Cuba et la Russie, ses alliés. Juan Guaido a assuré, quant à lui, que l'aide humanitaire entrerait dans son pays "quoi qu'il arrive" le 23 février. R. I./Agences