L a tension s'amplifie entre le pré,sident vénézuélien Nicolas Maduro, et les pays qui soutiennent son opposant Juan Guaido. Friction alimentée samedi par des troubles aux frontières du pays avec la Colombie et le Brésil, où l'opposition a tenté de faire entrer de l'aide humanitaire. Passé vendredi en Colombie alors que la justice lui a interdit de quitter le territoire, Juan Guaido a annoncé qu'il participerait aujourd'hui à Bogota à une réunion sur la crise au Venezuela du Groupe de Lima qui comprend quatorze pays du continent américain, en majorité hostiles à Nicolas Maduro. Le vice-président américain, Mike Pence, sera présent. De son côté, le président Maduro a refusé l'aide en dénonçant une tentative déguisée d'intervention américaine et a fermé plusieurs points de passage aux frontières vénézuéliennes avec la Colombie et le Brésil, deux pays où la gauche a perdu le pouvoir. Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a indiqué samedi que «les Etats-Unis vont passer aux actes contre ceux qui s'opposent à la restauration pacifique de la démocratie au Venezuela». Et d'ajouter : «Maintenant, le temps est venu d'agir pour soutenir les besoins du peuple vénézuélien désespéré», qualifiant de «brutes» les forces de sécurité vénézuéliennes qui ont réprimé des manifestations. Membre du Groupe de Lima, le Canada a réclamé le même jour «l'accès sûr et sans restriction» de l'aide au Venezuela et s'est dit «profondément préoccupé» par les actes de violence visant à entraver son entrée dans le pays. L'aide de la discorde Samedi, des violences ont éclaté aux frontières avec la Colombie et le Brésil, où les manifestants exigeaient l'entrée dans le pays de convois d'aide humanitaire. Plusieurs poste-frontières sont bloqués par l'armée, restée jusque-là fidèle à Maduro. Deux camions et leur cargaison de médicaments ont été incendiés peu après être entrés au Venezuela depuis la Colombie, selon Bogotá qui a alors ordonné le retour des autres véhicules. Un bateau parti de Porto Rico avec de l'aide a par ailleurs rebroussé chemin après avoir «reçu des menaces directes de tir» de la marine vénézuélienne, a affirmé le gouverneur de l'île, Ricardo Roselet. Le gouvernement colombien a dénoncé des «violations des droits humains». «Cette action pacifique et de caractère humanitaire a été interrompue depuis le Venezuela sous le régime usurpateur de Maduro avec une répression violente et disproportionnée», a déclaré le ministre colombien des Affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo. S'exprimant devant ses partisans, le président Maduro a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec «le gouvernement fasciste de Colombie» et a donné 24 heures «à l'ambassadeur et aux consuls» pour quitter le pays en ces termes : «Dehors, les oligarques». Et de poursuivre : «Je ne m'inclinerai jamais, je n'abandonnerai jamais. Je défendrai toujours notre pays, au prix de ma vie si nécessaire.» Cependant, pour le président colombien, Ivan Duque, Juan Guaido est le seul chef de l'Etat vénézuélien en exercice. Hier, l'Union européenne (UE) s'est dite prête à accroître son aide humanitaire au Venezuela, condamnant la violence et le recours à des «groupes armés irréguliers» par les autorités de Caracas pour empêcher l'entrée de l'aide. Président de l'Assemblée nationale dominée par l'opposition, Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président le 23 janvier, a fixé la journée de samedi comme date butoir pour la livraison de l'aide humanitaire stockée aux portes du pays et promis l'amnistie à tout le personnel des services de sécurité qui le rallierait.