Des milliers de volontaires vénézuéliens se préparaient hier à se rendre à la frontière pour réceptionner et acheminer l'aide des Etats-Unis stockée en Colombie, au Brésil et à Curaçao, au risque d'une épreuve de force avec l'armée fidèle à Nicolas Maduro. Cette aide américaine est au cœur du chantage humanitaire exercé par le président du Parlement, Juan Guaido, qui s'est autoproclamé chef d'Etat par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays. Un chantage auquel le président élu, Nicoals Maduro, n'a pas l'intention de céder, considérant cela comme un prétexte pour une intervention militaire des Etats-Unis, qui a déjà utilisé cet argument en Libye, avec tous les résultats que l'on connaît aujourd'hui. Constitués en "caravanes", les volontaires se rendront jusqu'à la ville frontalière colombienne de Cucuta, à la frontière avec le Brésil, où deux centres de stockage sont installés dans l'Etat du Roraima, et au point d'arrivée de l'aide qui sera envoyée depuis l'île néerlandaise de Curaçao. Juan Guaido, qui insiste que l'aide humanitaire entrera le 23 février "quoi qu'il arrive", a appelé à de nouvelles manifestations ce jour-là pour soutenir ces volontaires parmi ses partisans. Pendant ce temps, Nicolas Maduro explique qu'il n'y a aucune "urgence humanitaire", même si la situation socioéconomique est très difficile, aggravée par cette crise et les sanctions américaines. Il n'est donc pas question pour lui de laisser entrer l'aide, qui n'est que de la "nourriture pourrie", des "miettes", a-t-il dit. Assurant que son gouvernement distribue de l'aide alimentaire à 6 millions de familles, il rejette la responsabilité des pénuries sur les sanctions américaines, dont Caracas évalue l'impact à 30 milliards de dollars par an sur l'économie vénézuélienne.