La direction du parti El-Adala, conduite par Abdallah Djaballah, ne renonce pas à son initiative de fédérer l'opposition autour d'une position commune en perspective de l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Elle organise, demain, une rencontre à laquelle sont conviés les leaders de partis politiques, candidats déclarés au scrutin présidentiel et personnalités nationales, avec lesquels ont eu lieu des entrevues bilatérales. Deux défections sont déjà annoncées. Le général à la retraite Ali Ghediri, candidat potentiel à la magistrature suprême, n'ira pas, ce mercredi, au siège national d'El-Adala. Sauf imprévu, il fera aujourd'hui une intervention publique pour décliner son programme politique et livrer, à l'occasion, les raisons qui motivent sa démarcation de la démarche d'El-Adala, affirment des sources concordantes. Le président du RCD, Mohcine Belabbas, n'occupera pas, non plus, le siège qui lui est réservé. "Il ne prendra pas part à cette réunion, car il est à l'étranger", informe Yassine Aïssiouane, député et membre de l'exécutif du parti. Le Rassemblement ne sera, néanmoins, pas du tout représenté. Lakhdar Benkhalef, membre de l'exécutif d'El-Adala, reconnaît que le RCD, tout autant que le FFS, ne consentira à rallier le front que souhaite constituer Abdallah Djaballah, uniquement dans le cadre d'un boycott collectif de la présidentielle. Abderrezak Makri, président du MSP, a décidé, en revanche, de répondre favorablement à l'invitation. "J'irai pour écouter ce que diront les participants. Nous sommes ouverts au débat. C'est un comportement politique que notre parti a adopté comme principe", nous déclare-t-il. Interrogé sur l'éventualité qu'il soit contraint de se ranger à l'avis de la majorité et de renoncer par là même à sa propre candidature à la présidentielle, notre interlocuteur se montre dubitatif. "Je ne sais pas encore de quoi il s'agit. Nous avons demandé à M. Djaballah de soumettre une plateforme comme base de débat aux candidats à la présidentielle. Nous n'avons rien reçu. Nous ne savions même pas que la rencontre serait élargie à l'opposition", soutient-il. "Nous ne voulions pas préparer une plateforme, qui aurait pu être rejetée par des participants. C'est l'assistance qui déterminera la voie à suivre. L'essentiel, pour nous, est de parvenir à un consensus", réplique Lakhdar Benkhalef. Il affirme que le FFS et le PT ont rejeté frontalement la démarche. Le parti s'est assuré, néanmoins, la participation de Tahar Benbaïbache, président de Fedjr El-Djadid, de Nouredine Bahbouh, président de l'Union des forces démocratiques (UFD), du président d'El-Bina, Abdelkader Bengrina, (leur allié à l'APN),de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, de l'ancien député du FFS, Mohand Arezki Ferrad, de Mohamed Saïd, président du PLJ, de Karim Tabbou, porte-parole de l'UDS (parti non agréé), et d'Abdelaziz Rahabi. L'ancien ministre de la Culture confirme : "Je participerai parce que l'opposition doit se voir et se concerter sans préjuger de la position de chacun. Ma conviction est que cette réunion n'aboutira pas sur un candidat unique. Cela ne devrait d'ailleurs pas être l'objectif." De son point de vue, l'opposition est devant une impasse. "Participer au scrutin, c'est lui donner une crédibilité. Boycotter, c'est rater une occasion de faire entendre nos voix. En dehors de la période de la campagne électorale, l'opposition n'a pas le droit d'animer des meetings et n'a pas accès aux médias lourds", développe-t-il. Pour lui, l'enjeu majeur réside dans une prise de conscience des électeurs sur le "fait de valider le deuxième mandat de Saïd Bouteflika, et non pas le cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, qui est incapable de diriger le pays depuis des années". Souhila Hammadi