Aujourd'hui à 14 heures, l'opposition se retrouve au siège du Front pour la justice et le développement (FJD), pour trancher la question du candidat unique proposée par Abdallah Djaballah. Seulement, des défections en cascade prédisent d'ores et déjà l'échec de la réunion. Ali Ghediri, candidat libre à la candidature, ne sera pas présent. Le général-major à la retraite ne veut en aucun cas se joindre à cette initiative, bien que dans un passé récent, il s'est dit «ouvert» au dialogue. «Ali Ghediri n'ira pas à la réunion prévue au siège du parti El Adala», nous a confirmé hier Hmida Ayachi, directeur de communication de la campagne électorale du candidat. Pour les raisons l'ayant amené à faire faux bond à Djaballah, notre interlocuteur, joint par téléphone, dit «ne pas vouloir s'exprimer à la place du concerné». «Il s'expliquera sur différents sujets, pas sur cette rencontre uniquement, dans une vidéo qui sera mise en ligne», ajoute-t-il. Avec la défection de Ghediri, c'est l'un des candidats les plus en vue, du moins pour l'instant, dans le camp adverse à celui des partisans de Bouteflika, qui tourne le dos à l'idée du candidat unique. Dire que même dans le cas où les autres présents à cette réunion se mettent d'accord sur un seul cavalier, l'on serait, au minimum, devant deux candidatures. Outre Ali Ghediri, les principaux partis de l'opposition ne seront pas de la partie. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui se trouve à l'étranger, n'a pas jugé utile de rentrer en Algérie pour participer à la réunion. Mohcine Belabbas, dont le parti a décidé de rejeter l'élection présidentielle, avait déjà exprimé des doutes sur «ce qui fait courir vraiment Djaballah ?». Le FFS, quant à lui, s'inscrit carrément dans une autre démarche. Celle du boycott actif et massif de l'élection. D'ailleurs, le plus vieux parti de l'opposition «n'a pas été approché» par Djaballah, affirme-t-on de source interne. À ces deux-là s'ajoute le Parti des travailleurs (PT), avec lequel le président du FJD «n'a pas pris attache», selon Ramdane Taazibt, député de la formation de Louisa Hanoune. De ce constat, l'on imagine mal comment un quelconque candidat, si la réunion aboutit, s'auto-proclamerait représentant de l'opposition, en l'absence des traditionnels partis qui ont un long parcours et une longue histoire de combat contre le système en place. Des acteurs conviés, il ne restera donc que le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, qui a confirmé sa participation, adoptant «le principe» de l'initiative de Djaballah. Pourtant, Makri a prévu ce matin à 10 heures une conférence de presse au siège de son parti où il exposera son propre programme électoral baptisé «Le rêve algérien». La nuance est de taille, surtout que le parti islamiste est décidé à défendre sa candidature. Le chef du MSP ne fera concession que s'il y a consensus de l'opposition sur quatre noms qu'il a déjà cités : Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Mustapha Bouchachi et Ali Benflis. Mis à part ceux-là, il fera cavalier seul. Reste à savoir si le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, sera présent. Ni le porte-parole du parti, ni son responsable de la cellule communication, n'ont répondu hier à nos multiples appels. Au risque de voir Abdallah Djaballah se retrouver uniquement en face de son «frère» du MSP, Abderrezak Makri, la réunion devrait connaître la présence de Mohamed Saïd, président du PLJ, de Nouredine Bahbouh, président de l'UFDS, de Tahar Benbaïbeche, président de Fedjr El-Djadid, d'Abdelkader Bengrina, président d'El-Bina, de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, de l'ancien député du FFS, Mohand Arezki Ferrad, de l'ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi et de Karim Tabbou, porte-parole de l'UDS, parti non agréé.