Pour le gouverneur de la Californie, "il n'y a ni urgence ni crise migratoire à la frontière mexicaine. Le nombre de franchissements illégaux serait même au plus bas depuis plus de trente ans". Les démocrates ont trouvé des alliés de poids, notamment les gouverneurs d'Etat, à l'instar de ceux de la Californie et de New York, pour faire barrage au projet du président américain de construire à un mur à la frontière du Mexique, ont rapporté de nombreux médias américains. En effet, l'état d'urgence, qui permettrait au président Donald Trump d'avoir accès à des fonds fédéraux, notamment militaires, pour construire le mur qu'il avait promis à ses partisans à la frontière mexicaine, fait l'objet d'attaques en règle au niveau du Congrès et des tribunaux, indiquent les mêmes sources. D'autres Etats se sont joints à la position du gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, en annonçant leur intention de porter plainte pour faire barrage au projet du mur du locataire de la Maison-Blanche. Ainsi, la bataille contre l'état d'urgence national décrété par Donald Trump ne va pas se jouer uniquement au Congrès, mais également devant les tribunaux. Dans une déclaration sur twitter dimanche 17 février, le gouverneur de Californie a écrit que le projet "est une honte nationale", et promet de lancer des poursuites en justice de façon imminente contre le gouvernement, sans doute dès cette semaine. Pour justifier sa position, il estime qu'il n'y a ni urgence ni crise migratoire à la frontière mexicaine. Le nombre de franchissements illégaux serait même au plus bas depuis plus de trente ans, il s'agirait donc d'une crise fabriquée de toute pièce par le président pour tenir sa promesse phare de campagne. Gavin Newsom ajoute qu'après 35 jours de paralysie de l'administration américaine et l'échec de son premier bras de fer politique, cette procédure d'urgence nationale permet en tout cas à Donald Trump de contourner le Congrès pour puiser 7 milliards de dollars dans le budget du Pentagone mais aussi dans des fonds d'aide aux catastrophes naturelles et de lutte contre la drogue, pour construire son mur anti-immigration. Pendant ce temps, les démocrates activent au Congrès et promettent de tout faire pour bloquer le président. Ils veulent atteindre la majorité des deux tiers à la Chambre mais aussi au Sénat où ils sont minoritaires, pour faire adopter leur projet de résolution. Il y a lieu de noter que le cardinal Daniel Di Nardo, archevêque de Galveston-Houston et président de la Conférence épiscopale des Etats-Unis, s'oppose également au projet du mur de Donald Trump. "Nous sommes profondément préoccupés par l'action du président de financer la construction d'un mur le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, qui contourne la claire intention du Congrès de limiter le financement du mur. Nous nous opposons à l'utilisation de ces fonds pour favoriser la construction du mur. Le mur, avant tout, est un symbole de division et d'animosité entre deux pays amis. Nous restons fermes et convaincus, dans la vision articulée du Pape François, qu'en ce moment nous devons construire des ponts et non des murs", a-t-il déclaré.