Un projet de loi portant modification de la loi 04/18 est préparé par le ministère de la Justice en concertation avec les parties concernées, notamment le Snapo. Le président du Snapo (Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine), Messaoud Belambri, a présidé, dimanche à Oum El-Bouaghi, la rencontre des pharmaciens de la wilaya qui avait pour ordre du jour la sensibilisation aux psychotropes, leur détournement, les risques qu'encourent quotidiennement les pharmaciens et les agressions dont ils font l'objet. Il a été conseillé aux pharmaciens d'assurer un minimum de conditions de sécurité dans les officines à travers l'introduction de systèmes de surveillance, de système d'alarme, de système de protection des locaux. Le président du syndicat fera savoir que "malheureusement, la profession a connu, en moins de trois mois, deux évènements tragiques marqués par l'assassinat, dans deux officines. Il s'agit, depuis quelques jours, du conjoint d'une pharmacienne à Aïn Fakroun, et il y a à peine trois mois, à la fin du mois de novembre dernier, l'assassinat du père d'une pharmacienne en exercice dans la wilaya de Mascara". Donnant plus d'explications, M. Belambri a ajouté : "Le plus souvent, ce sont des agressions qui ont pour objet la recherche, par des moyens illégaux, des produits psychotropes, notamment d'autres produits assimilés qui ne sont pas classés officiellement comme psychotropes, mais qui sont recherchés par la grande délinquance, ce sont des produits qui font l'objet de trafic et de mouvement illicites à travers les frontières par le biais de la contrebande." "Les pharmaciens exercent dans un climat de peur et d'insécurité", précise-t-il. "Nous lançons un appel très pressant, un appel de détresse à toutes les autorités concernées pour que des dispositions spéciales soient prises pour assurer la protection des pharmaciens pour qu'ils puissent assurer l'exercice de leur devoir dans des conditions sereines", dit-il. En marge de cette rencontre, le président du Snapo, dans une déclaration à Liberté, révélera que les textes régissant les psychotropes sont en cours de révision, notamment la loi 04/18. "Un projet de loi portant modification de la loi 04/18 est préparé par le ministère de la Justice en concertation avec les parties concernées, notamment le Snapo. Nous appelons le ministre de la Justice à adopter et à approuver le travail et le projet de loi qui est préparé afin qu'il soit publié dans le Journal officiel. Ce projet apporte de nombreuses nouveautés et instaure un dispositif en matière de gestion, de dispensation, de stockage. Il instaure aussi, comme nouveauté, les ordonnances à souche de différentes couleurs, et d'un numéro de série différent de celles réalisées, ainsi que l'adoption de nouveaux registres aussi bien au niveau de la prescription, c'est-à-dire au niveau des médecins, des cabinets médicaux et des pharmacies, un fichier central pour la gestion de ces produits, l'enregistrement de toutes les opérations relatives à leur dispensation", a-t-il précisé. S'exprimant sur le médicament, il fera savoir que "le marché a été marqué, ces dernières semaines, par la rupture de plusieurs médicaments, plus de 170 produits entre médicaments en rupture et médicaments sous tension, c'est-à-dire qui ne sont pas disponibles de manière régulière et en quantités suffisantes. Le ministère nous a informés, il y a une semaine, que les programmes d'importation ont été signés. Ces programmes ont commencé à être délivrés en novembre, et l'opération devrait prendre fin le 15 février. Les premiers arrivages vont commencer dès le mois de mars. Cependant, il existe le problème de produits fabriqués localement, au moins une cinquantaine, et qui ne sont pas disponibles", souligne-t-il.