En effet, les médicaments en officine sont en rupture de stocks suite au retard dans la signature des programmes d'importation. Une situation que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière veut à tout prix minimiser. Il y aurait plus de deux cents produits qui ont été répertoriés et remis à la direction générale de la pharmacie, a-t-on appris. Les exposants, qui sont au nombre de 110 à ce salon annuel qui en est à sa 11e édition, s'inquiètent de l'évolution et des conséquences de cette tension qui touche tout de même des médicaments de première nécessité tels que les anti-inflammatoire, les antibiotiques, les corticoïdes, l'insuline, la vitamine D et la B12, etc. Le constat de rupture a été fait depuis plusieurs semaines, souligne Messaoud Belambri, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo). «Nous informons régulièrement le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de cette rupture depuis des semaines avec des listes de noms de produits en dénomination commune internationale (DCI). La dernière liste date de 15 jours, mais en vain, le problème persiste», nous a confié M. Belambri. Il signale que cette rupture concerne particulièrement les médicaments importés, mais «certains produits fabriqués localement sont également en rupture depuis plusieurs mois car ils sont interdits d'importation et censés être fabriqués localement», a-t-il indiqué. Après la baisse des prix, c'est la réduction des quantités des produits qui a fait que les programmes sont encore dans les tiroirs de la direction de la pharmacie. «On exige de nous de baisser de 50% les quantités, mais en attendant nous sommes en train d'épuiser nos stocks», relève un fabricant importateur et de signaler que «les restrictions ont touché également la matière première. La situation se complique de plus en plus et elle risque d'être plus complexe dans les prochains mois, car même si les programmes sont libérés à la fin du mois, la marchandise ne sera réceptionnée que dans deux à trois mois», a-t-il ajouté et de souligner que le Siphal constitue un espace d'échange qui permet un contact direct entre les opérateurs, et un lieu de formation et d'information. «Aujourd'hui, le pharmacien a besoin d'être informé sur les questions liées à la gestion de la pharmacie (les questions réglementaires, le conventionnement, la gestion des médicaments périmés, etc) et nous continuerons à l'assister et lui redonner sa place», a précisé le président du Snapo. Il est revenu également sur la responsabilité du pharmacien en officine face aux patients, entre autres dans la dispensation des psychotropes qui pose de sérieux problèmes en raison du vide juridique. Un arrêté ministériel portant de nouvelles dispositions est en cours de finalisation au ministère de la santé et la loi 04/18 qui porte sur l'usage illicite des psychotropes est en révision au ministère de la Justice, a indiqué M. Belambri. Le Siphal prendra fin aujourd'hui avec un riche programme, dont des conférences sur des thèmes d'actualité liés directement au médicament.