Les Etats-Unis ont appelé, mardi, l'Assemblée générale de l'Onu à s'opposer au projet de résolution du G4, Allemagne, Brésil, Inde et Japon, pour un élargissement du Conseil de sécurité, arguant qu'il ne bénéficiait pas d'un large soutien. “Nous vous appelons à vous opposer à cette résolution et, si elle est mise au vote, à voter contre”, a déclaré Shirin Tahir-Kheli, conseillère de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. Les Etats-unis ont ainsi rejoint plusieurs pays, dont l'Algérie, le Canada, la Chine, l'Uruguay, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan et la Russie, qui en deux jours de débats sur cette question très controversée, se sont prononcés contre le projet du G4. Celui-ci, qui est soutenu par plusieurs pays européens comme le Danemark, la France, la Pologne et le Royaume-Uni, prévoit un élargissement du Conseil à 25 membres, en créant 6 nouveaux sièges permanents non dotés du droit de veto et 4 non permanents. Actuellement, le Conseil compte 15 membres, dont 5 permanents dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie). Les 10 non-permanents sont élus pour deux ans et non immédiatement rééligibles, par groupe géographique. Le projet ne désigne pas les destinataires des éventuels nouveaux sièges au Conseil mais l'idée est que les 6 nouveaux permanents seraient le G4 et pays africains à désigner. Mais projets concurrents ont été mis en circulation, l'un par les pays africains, l'autre par le groupe “Unis pour le consensus” composé de rivaux régionaux du G4, faisant craindre un déraillement de l'ensemble du processus de réforme de l'Onu. Relevant que les pays du G4 sont des amis de Washington, Mme Tahir-Kheli a dit : “Nous réitérons notre volonté de travailler avec eux et d'autres pays pour parvenir à un élargissement du Conseil de sécurité selon un schéma qui ait le soutien d'une large majorité des Etats membres et qui puisse résulter en un Conseil plus fort et plus efficace.” “Malheureusement, a-t-elle ajouté, le timing et la substance de la résolution proposée (par le G4) ne permettent pas d'atteindre ces buts.” Auparavant, le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, avait appelé les Etats membres à surmonter leurs divergences. L'élargissement du Conseil fait partie d'un vaste projet de modernisation de l'Onu, à l'initiative de M. Annan. L'ensemble doit en principe être adopté lors d'un sommet en septembre à New York.