Le mouvement Mouwatana a organisé, hier à Béjaïa, un rassemblement contre "le 5e mandat et pour le départ du système", à l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche. Nombreux étaient les militants politiques indépendants et de la société civile, mais aussi les anonymes à répondre à l'appel à la manifestation publique du mouvement Mouwatana. "Non au 5e mandat !", "Système dégage !", "FLN barra !", "Pour une alternative démocratique et sociale" sont autant de slogans inscrits sur des pancartes brandies par les manifestants. "C'est un jour ouvrable et il ne faut pas s'attendre à une marée humaine", nous a déclaré Rabah Naceri, coordinateur de Mouwatana à Béjaïa. Et d'ajouter : "L'essentiel est de marquer le point en cette Journée de nationalisation des hydrocarbures pour dire au pouvoir que la flamme de la contestation pour son départ et celui de tout le système n'est toujours pas éteinte." À 10h30, Mouwatana a organisé une prise de parole. "Nous sommes ici pour dire non au cinquième mandat de la honte et dire au pouvoir que la main étrangère, c'est lui, et l'ennemi intérieur, c'est aussi lui", a tenu à préciser Rabah Naceri, responsable de Jil Jadid à Béjaïa, avant d'inviter d'autres à prendre la parole. Lui succédant, Rezki Rabah, ex-militant du MDS et syndicaliste, abonde dans le même sens que son prédécesseur. "Nous sommes ici pour une issue heureuse pour l'Algérie. Une issue qui passe par le départ du système et le rejet de la candidature de Bouteflika", déclare l'intervenant, avant de rappeler que le pouvoir de Bouteflika a "étouffé les libertés syndicales, individuelles et collectives. Et a causé la dégradation du pouvoir d'achat des Algériennes et des Algériens". De son côté, Fatah Chibane, militant démocrate, a soutenu qu'"aujourd'hui, le départ du système est proche, et c'est un départ non négociable avec le rejet de la candidature d'un infirme". "Nous ne détestons pas Bouteflika. Nous voulons juste qu'on le laisse mourir en paix", ironise-t-il alors. "C'est tout le système qui doit partir et nous sommes ici pour lui dire : ‘Dégage !' Il veut mettre le chaos", a déclaré Mira Mouknache, militante des causes démocratiques. Après le rassemblement, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Demain, mardi 26 février, une marche des étudiants est au programme des activités publiques contre la candidature de Bouteflika et pour le départ du système. Un appel sur la Toile est lancé par les étudiants. Ces derniers battront le pavé, à partir de 10h, du campus Aboudaou vers le siège de la wilaya pour scander : "Système dégage !" et "Non au 5e mandat !" L. OUBIRA