La marche initiée par le mouvement Mouwatana, prévue, hier matin, dans la ville de Béjaïa, a été violemment empêchée par la police. Une trentaine de personnes, essentiellement des animateurs dudit mouvement, dont sa présidente, Zoubida Assoul, Me Salah Dabouz, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, et son coordinateur de la wilaya de Béjaïa, Rabah Naceri, ont tenté de marcher vers la cité des 1000-Logements d'Ihadadden, un des plus importants quartiers populaires de la ville. Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter l'hotel Chréa pour aller à la rencontre des citoyens pour une campagne de proximité, un dispositif policier les en a empêchés. "Les policiers sont intervenus avec une violence sans égale pour nous empêcher de marcher", témoigne M. Naceri, ajoutant que "Me Salah Dabouz a été pris d'un malaise suite à cette violence policière contre lui et a été évacué vers le CHU Khelil-Amrane". Vingt militants de Mouwatana ont été arrêtés et embarqués dans des fourgons cellulaires de la police vers le commissariat central de Béjaïa. Parmi les militants interpellés figuraient la présidente de Mouwatana, Zoubida Assoul, Soufiane Djilali et Rabah Naceri. Les militants interpellés ont été auditionnés individuellement avant d'être relâchés par petits groupes après, selon notre source, avoir subi un contrôle médical du médecin de la police. "Ils ne nous ont rien fait signer", précise M. Naceri. Les militants venus d'autres wilayas et interpellés ont quitté Béjaïa juste après leur libération. Le parti Jil Jadid, dont le président était parmi les interpellés, a vite réagi via son site. "Après les rassemblements empêchés d'Alger et de Constantine, le régime algérien, paniqué par la rencontre citoyenne programmée par Mouwatana, ce jour, samedi 15 septembre, à Béjaïa, passe à la violence pour empêcher des citoyens algériens d'aller à la rencontre d'autres citoyens pour leur expliquer les enjeux et la démarche du mouvement Citoyenneté Démocratie, Mouwatana", lit-on dans le communiqué de ce parti. Et de soutenir que "le pouvoir, acculé et menacé, use désormais de la violence pour intimider et dissuader les Algériens de rejoindre ce mouvement citoyen". "Les intimidations et arrestations illégales n'entameront en rien la détermination des dirigeants de Mouwatana, désormais soutenus en force par des citoyens venus des toutes les contrées du pays et de la diaspora algérienne", estime le parti de Soufiane Djilali, avant d'interpeller la communauté internationale. "La communauté internationale, et ses dirigeants en premier chef, sont, s'il en était encore besoin, mis devant leurs responsabilités, afin qu'ils cessent d'apporter toute caution à ce régime antidémocratique qui menace la stabilité du pays, et qui aura fatalement des conséquences sur celle de tous les pays de la rive nord de la Méditerranée", avertit le parti. L. OUBIRA