La seconde marche contre le 5e mandat pour l'actuel chef de l'Etat et pour exiger le départ du système a connu une importante mobilisation populaire dans la wilaya de Bouira. En effet, si le 22 février dernier les estimations officielles avançaient le chiffre de 15 000 manifestants, hier, ce chiffre a été multiplié par 9, car selon les estimations de la police nationale, plus de 100 000 citoyens ont battu le pavé pour exiger le départ du régime et revendiquer une transition démocratique. Ainsi, et tout comme la première marche du 22 février, c'est vers 13h30 que des milliers de jeunes venus des quatre coins de la wilaya se sont donné rendez-vous à leurs points de ralliement au quartier de l'Ecotec et à la place des Martyrs. Les marcheurs ont effectué plusieurs haltes devant certains édifices publics, tels que le siège de la wilaya, celui du commissariat central, de la brigade de la Gendarmerie nationale et de la mouhafadha FLN de Bouira, ainsi que celui du RND. Ainsi, en arrivant devant le siège du RND, situé au boulevard Aïssat-Idir, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au Premier ministre. "Ouyahia dégage !", "Ouyahia l'Algérie n'est pas la Syrie ni la Libye", faisant référence à ses déclarations de la veille où il avait assimilé le début de cette fronde populaire à ce qui s'est passé en Syrie. Un peu plus haut vers l'ancienne ville et, plus précisément, devant le siège de la mouhafadha FLN, le coordinateur de cette formation politique, à savoir Mouad Bouchareb, en a, pour ainsi dire, pris pour son grade. "Bouchareb ya chiyatte", "FLN dégage !", "Sraktou lebled (vous avez pillé le pays)". À noter que les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure que la foule avançait. Ensuite, une seconde halte a eu lieu au niveau de l'espace de la maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, où l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale et de ceux du Printemps noir. Les militants du RCD et du FFS et d'autres membres de la société civile ont pris part à cette marche grandiose. RAMDANE BOURAHLA