Gouvernement, patronat et UGTA se sont donné rendez-vous, pour le mois d'août, afin de finaliser le pacte social et économique et chercher les moyens de révision de l'article 87 bis portant sur les salaires. Le Chef du gouvernement, le secrétaire général de l'UGTA et les dirigeants des organisations patronales (Cap, CGEA, Cipa, CNPA, Seve et Unep) se sont rencontrés, jeudi, pour la deuxième fois, depuis la dernière tripartite qui s'est tenue les 3 et 4 mars 2005. Ce second round de dialogue à huis clos, qui a duré plus de quatre heures (de 11 heures à 15 heures 30 minutes), a permis aux trois partenaires sociaux de faire le point sur les travaux des commissions, instituées par la dernière tripartite, et l'état d'avancement de l'élaboration du pacte national économique et social. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la réunion, le Chef du gouvernement a démenti l'information selon laquelle les trois parties se sont mises d'accord sur une augmentation du SNMG. Tout comme le patronat, M. Ouyahia estime que “la révision de l'article 87 bis n'est pas une mince affaire, eu égard à ses répercussions sur les finances de l'état”. Les effets induits seraient une dépense salariale supplémentaire de l'ordre de 500 milliards de dinars, soit un doublement de la masse salariale de la Fonction publique. Pour le secteur économique public, l'incidence de la même revendication coûterait une enveloppe annuelle de 40 milliards de dinars. Dans une telle hypothèse, 70% des EPE seraient menées à la faillite immédiate. L'instance de l'UGTA souhaite arriver rapidement à un accord sur ce point. Cette insistance semble buter sur les hésitations du patronat qui exige au préalable “l'établissement d'une étude sur l'impact de cette décision sur l'entreprise”. Pour le président de la CAP, “il est essentiel qu'il soit clairement établi que seule la richesse produite peut faire l'objet d'une redistribution”. En d'autres termes, Bouaâlem Marrakech estime que la politique salariale doit tenir compte de la productivité, de la croissance et de l'inflation. Une analyse que partage aussi M. Naït Abdelaziz, président de la CNPA. En tout état de cause, toutes les parties impliquées dans l'élaboration du pacte économique et social “doivent remettre leurs dernières propositions avant la fin du mois de juillet”, affirme M. Bouaâlem Marrakech. Son organisation a déjà remis au Chef du gouvernement sa contribution. La CAP considère que “le pacte national économique et social doit être le cahier des charges fixant les droits et les obligations des partenaires”. Le préalable à la rédaction de cette plate-forme consensuelle, souligne le président de la CAP, “est la détermination des termes de référence des actions à mener par chacune des parties et les échéanciers”. M. Naït Abdelaziz affirme avoir remis ses propositions, jeudi, au cours de cette réunion. Le Chef du gouvernement a annoncé que les trois parties ont bien avancé dans le dossier du pacte économique et social. “Nous serons au rendez-vous à la prochaine rentrée”, soutient-il, en précisant que la partie du pacte concernant l'établissement de l'état des lieux et les perspectives est achevée à 95% au moins. Un document dans ce sens a été remis la veille de la réunion aux partenaires sociaux. M. Ouyahia ajoute que les trois partenaires se sont mis d'accord pour “déposer dans une corbeille collective”, avant fin juillet, leurs dernières propositions. Les trois partenaires sociaux ont décidé d'accélérer le rythme des réunions pendant le mois d'août afin de finaliser la rédaction du projet de pacte économique et social. Meziane rabhi