Gouvernement et partenaires sociaux peinent à trouver un consensus sur l'article 87 bis. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a démenti, jeudi, à l'issue de la rencontre avec le secrétaire général de l´Ugta, M.Abdelmadjid Sidi-Saïd, et les représentants des six organisations patronales privées et publiques, l'information selon laquelle, les trois parties ont déjà abouti à un accord sur une augmentation du Snmg. «Nous n´en sommes pas là», a-t-il dit, ajoutant que tous les partenaires ont reconnu que la révision de l´article 87 bis n´est pas «une mince affaire». Ouyahia, et à travers cette précision, prolonge le suspense dans la mesure où il n'a ni écarté ni confirmé la réévaluation du Snmg. Il semble, dans ce cas, que les parties prenantes peinent à trouver un consensus sur cette question. Cette thèse a été confirmée par un membre de la commission chargée de se pencher sur l'article 87 bis, lequel a déclaré, sous le sceau de l'anonymat, qu'«aucune proposition concrète n'a été formulée sur cet épineux dossier». Du côté du gouvernement, l'on persiste à insister sur «les répercussions financières de cette augmentation» estimées à plus de 500 milliards de dinars. Aucune évolution donc dans le discours de l'Exécutif qui a donné le ton, à l'occasion de la présentation de son bilan devant les deux chambre du Parlement, en estimant qu'il est important de préserver et développer les avantages comparatifs de notre économie, dont le coût de la main-d'oeuvre, «un pari que nous pouvons gagner par une politique salariale raisonnable qui évoluera selon les critères de la croissance, de l'inflation et de la productivité». La centrale syndicale, par la voix de son secrétaire général M.Abdelamadjid Sidi-Saïd, reste optimiste. «L'Ugta n' a pas reculé sur cette question» ajoutant que «le dialogue continue entre les partenaires. Il faut laisser le soin à la commission de finaliser son rapport». Pour sa part, le président de la Cnpa, M.Naït Abdelaziz, a mis en relief l´importance de ce dialogue à trois et s´est déclaré «impliqué» dans des solutions aux problèmes économiques et sociaux. «Nous sommes engagés en faveur de l´économie nationale et pour faire face aux défis internes et externes du pays», a-t-il souligné, tout en affirmant que la question du pouvoir d´achat des travailleurs concernait aussi son organisation. «Nous tentons de trouver des solutions qui conviennent aux trois parties en tenant compte de l´expérience des années précédentes», a-t-il ajouté. Tout compte fait, les conclusions de ce groupe de travail devront être déposées avant la fin du mois en cours, avant d'être débattues à l'occasion de la prochaine tripartite, prévue pour le mois de septembre. Selon nos sources «gouvernement, Ugta et patronat tenteront de déboucher sur un consensus, sans pour autant affecter, comme le gouvernement l'évoque, le budget de l'Etat». Reste à définir la manière d'autant que la question n'a pas été abordée, dans la loi de finances complémentaire présentée mercredi au Conseil de gouvernement. De ce fait, cette épineuse question ne devrait pas trouver de solution avant l'élaboration de la loi de finances 2006 au moins. Contrairement au dossier des salaires, les choses semblent bien avancées pour le pacte social, dont la signature doit intervenir à la rentrée. «Nous serons au rendez-vous à la prochaine rentrée», a attesté M.Ouyahia. Il a affirmé que la partie du pacte concernant l´établissement de l´état des lieux et les perspectives est «achevée à 95% au moins». Partant de là, a ajouté M.Ouyahia, les trois partenaires sont tombés d´accord pour «déposer dans une corbeille collective», avant fin juillet leurs dernières propositions pour la réalisation de ce pacte. De son côté, le SG de l´Ugta a souligné l´importance du pacte économique et social, qui est, selon lui, un «pacte pratiquement sociétal dont l´élaboration permet de faire le bilan, tracer les perspectives et démontrer qu´il existe une dynamique civilisationnelle entre les différents partenaires en vue de remettre en route, de façon consensuelle, la machine économique avec sa dimension sociale». Sidi-Saïd a également relevé l´importance de la conclusion de ce pacte dans la conjoncture présente marquée par l´ouverture de l´économie nationale sur la concurrence. «Ce qui milite en faveur de la conjonction des efforts de tous les partenaires pour faire face aux défis de la mondialisation», a dit le responsable de la centrale syndicale. Pour sa part, le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), M.Habib Yousfi, a souligné qu´à son avis, le dialogue «a permis une avancée considérable dans une dynamique qui prend en charge le développement durable de l´Algérie».