Sans ordre du jour précis, la rencontre sera certainement consacrée à la préparation de la prochaine tripartite qui débouchera sur l'élaboration d'un pacte économique et social. La Confédération algérienne du patronat, la Confédération nationale du patronat algérien, la Confédération des industriels et des producteurs algériens et la Confédération générale des opérateurs algériens seront reçues par le chef du gouvernement le 16 avril prochain. Sans ordre du jour précis, la rencontre sera certainement consacrée à la préparation de la prochaine tripartite qui débouchera sur l'élaboration d'un pacte économique et social. Il sera aussi question de la date de la tenue de cette tripartite. Pour rappel, les deux parties ne se sont pas rencontrées depuis le 14 juillet 2005. Ce jour-là, au cours d'une tripartite, les trois partenaires se sont mis d'accord pour “déposer dans une corbeille collective”, avant fin juillet, leurs dernières propositions. Ils se sont donné rendez-vous, pour le mois d'août, afin de finaliser le pacte social et économique et chercher les moyens de révision de l'article 87 bis portant sur les salaires. Le rendez-vous n'a pas eu lieu, en raison d'un agenda politique chargé. Entre-temps, l'UGTA et les différentes organisations patronales avaient remis leurs propositions au gouvernement. Le retour au week-end universel, la nécessité de revoir la politique des salaires et leur revalorisation, la définition de la place du service public et du secteur privé, le rôle du secteur privé productif et de la PMI et la promotion de la production nationale, se sont, entre autres, les propositions de l'UGTA pour l'élaboration du pacte national économique et social. La centrale syndicale précise que revoir la politique des salaires et leur revalorisation est une question plus que nécessaire. “C'est un juste retour des choses à la normale”, plaide l'UGTA, du fait de la perte cumulée du pouvoir d'achat des travailleurs depuis plus d'une décennie. “La revalorisation des salaires est une question cruciale”, insiste l'UGTA. Dans la foulée, la centrale syndicale affirme que “la précarisation du travail tend de plus en plus à se généraliser même dans le secteur public. La plupart des postes de travail nouvellement créés sont à durée déterminée, voire temporaire. “Il nous faut arrêter une stratégie de développement qui place l'emploi au centre des préoccupations”. Pour le gouvernement, le pacte économique et social “n'est certes pas ouvert à un large débat, car la vision nationale du développement a déjà été l'objet d'un plébiscite populaire direct à travers la réélection de M. le président de la République le 8 avril 2004, sur la base d'un programme présidentiel”. Cette même vision, ajoute un document du gouvernement remis aux partenaires sociaux, “a été reprise et détaillée dans le cadre du programme du gouvernement adopté par l'Assemblée populaire nationale le 22 mai 2004”. Du coup, à travers le pacte économique et social, il s'agit, du moins selon la vision du gouvernement, “d'accompagner l'action déjà en cours d'une mobilisation consensuelle des acteurs du développement”. Le document fait un état des lieux depuis l'Indépendance et les perspectives dans lesquelles se mettra en place le pacte économique et social. Le document souligne que “si durant les premières décennies de l'Indépendance, les recrutements excessifs avaient annihilé la productivité, depuis l'entrée de notre pays en phase de crise économique à ce jour, c'est désormais le rythme inconsidéré des augmentations salariales qui devient une entrave non seulement aux recrutements nouveaux, mais aussi à la modernisation de l'outil de production”. Le forum des chefs d'entreprise, même s'il ne fait pas partie de la tripartite, a élaboré une contribution, dans le cadre de la préparation du pacte, remise aux pouvoirs publics. Le président de la république dans son discours du 23 février dernier, devant les travailleurs a invité “l'Union générale des travailleurs algériens, les associations patronales et le gouvernement à poursuivre leur concertation tripartite” en leur rappelant qu'il “attend d'eux la finalisation du pacte national économique et social, qui constituera une nouvelle avancée pour notre pays, en lui offrant un cadre de référence pour l'avenir du développement national”. “S'ils sont francs et sincères, le dialogue et la concertation permettront aux travailleurs de récolter les fruits de leurs attentes en matière d'amélioration de l'environnement et de législation du travail, de même qu'en matière d'évolution des salaires, en tenant compte de la croissance, de la productivité et de l'inflation”, a souligné le président. Meziane Rabhi