Le parcours emprunté par les marcheurs — encouragés par les youyous des femmes sur les balcons et les klaxons des automobilistes — débouchera sur le siège de la wilaya d'Oran. Comme annoncé et promis, les étudiants d'Oran sont à nouveau sortis, en grand nombre, ce dimanche 3 mars pour une imposante marche refaisant les parcours habituels de la contestation contre le 5e mandat, depuis la première marche populaire du vendredi 22 février. L'enjeu pour ces jeunes par milliers, était de montrer que le jour du dépôt des dossiers des candidats à la présidentielle du 18 avril prochain, ils montreraient que leur refus du 5e mandat et leur rejet, désormais, du régime ne faiblirait pas. Dès 9h, alors qu'à l'IGMO Université d'Oran 1 et à Belgaïd le pôle n°2, les entrées avaient été bloquées pour empêcher la sortie des étudiants et des étudiantes, ceux de l'université Med-Boudiaf (ex-Usto), très nombreux, sont sortis sans encombre, accompagnés de quelques agents des forces de l'ordre. Le très long parcours emprunté par les marcheurs — encouragés par les youyous des femmes sur les balcons et les klaxons des automobilistes — débouchera devant le siège de la wilaya d'Oran. Aux slogans désormais habituels contre la candidature du président Bouteflika, d'autres reviennent sur leur souhait d'une "Algérie libre et démocratique", "Armée et peuple frères", "Etudiants en colère, étudiants contre le régime". Des pancartes, sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez l'Algérie", "Pour une Algérie meilleure et démocratique", étaient brandies par les marcheurs. Des étudiantes, drapées dans l'emblème national et dans le drapeau aux couleurs de l'amazighité, ont fait une forte impression. Sur leur parcours, des retraités sont tellement heureux qu'ils demandent aux jeunes de les prendre en photo avec eux. "Oui nous sommes fiers de nos jeunes, avant eux il y avait eu les chouhada, eux aussi maintenant doivent se battre pour le pays." Après une courte halte devant la wilaya, la marche s'ébranle en direction de la place du 1er-Novembre. D'autres groupes d'étudiants et de lycéens se joindront aux premiers arrivés. La place du 1er-Novembre étant vide de tout dispositif sécuritaire, permettra aux manifestants, qui ont entonné des chants, d'occuper les escaliers de l'hôtel de ville toujours fermé pour cause de travaux. Jusqu'à 16h, les étudiants étaient encore nombreux à marcher sur le front de mer, sans aucun incident. D. LOUKIL