Des milliers d'étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira ont, encore une fois, marché hier pour faire barrage à la candidature du chef de l'Etat et le dissuader à briguer un 5e mandat. En effet, ils étaient plus de 3 000 étudiants à avoir battu le pavé dans un cadre des plus pacifiques pour exprimer leur ras-le bol vis-à-vis du système et réclamer le départ "immédiat et sans condition" de ceux qui l'incarnent. Sur certaines pancartes, on pouvait lire, entre autres, "Système dégage !", "L'Algérie est plus grande que toi Bouteflika !", ou encore "Samet yeghleb laqbih" (l'obstiné bat le méchant), en référence à l'entêtement à faire passer en force le cinquième mandat. C'est à 10h45 que des centaines d'étudiants se sont agglutinés devant le portail principal de l'université d'où ils ont décidé d'entamer leur procession. Pour Kaci Saïdani, l'un des initiateurs de ce mouvement, les étudiants, à l'instar des millions d'Algériens qui sont sortis vendredi, refusent "l'humiliation". "Ce système est frappé d'aliénation. On demande son départ, il vire Sellal (...) Aujourd'hui, nous voulons que le pouvoir sache qu'on ne veut plus de lui et que son entêtement mènera le pays vers le chaos, et nous ferons tout pour préserver notre Algérie, car ce n'est pas la leur, mais la nôtre", a-t-il souligné. Après avoir sillonné les différentes artères de la ville, les étudiants, auxquels se sont joints des lycées, se sont rassemblés sur l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum, où ils ont scandé dans slogans hostiles au pouvoir, tels que "FLN, RND, dégage !", "Le peuple veut la chute du régime" ou encore les traditionnels "Pouvoir assassin", "Bouteflika, Ouyahia, gouvernement terroriste", etc. Par ailleurs, une centaine d'avocats ont également marché pour les mêmes raisons. Lors de leur procession qui les a conduits depuis la Cour de justice jusque vers le siège de la wilaya, les robes noires ont scandé, entre autres, "Pour une Algérie plurielle et démocratique", "Pour un changement radical du système", "Les avocats sont avec le peuple", avant de se disperser dans le calme.