Coup d'éclat à l'ordre des avocats de la région de Constantine (Oarc), un bâtonnat qui chapeaute les cours de justice des quatre wilayas de l'est du pays, à savoir Constantine, Skikda, Jijel et Mila. Le bâtonnier de cette région, Mostefa Lanouar, qui a tempéré depuis le 22 février dernier les ardeurs des robes noires qui ont manifesté leur volonté de joindre leur voix à celle des citoyens qui ont occupé la rue pour dire non à la continuité du régime en place et au cinquième mandat pour le Président sortant, a fini par céder en paraphant, hier, un communiqué qualifié de révolutionnaire par des avocats. En effet, les avocats inscrits au tableau de l'Oarc, qui englobe les quatre wilayas, boycotteront à partir de demain toutes les activités judiciaires auprès des cours et tribunaux de justice, et ce, jusqu'à nouvel ordre. Une sorte de grève illimitée qui mettra à mal l'appareil judiciaire puisque l'adhésion au mot d'ordre du bâtonnat a recueilli, hier, dans la matinée, une large adhésion des avocats qui avaient déjà exprimé le désir de dire, à leur tour, leur position vis-à-vis de l'actualité brûlante qui prévaut dans le pays. Le communiqué de l'Oarc, qui motive cette position par "les développements et les dépassements dangereux matérialisés à travers les violations de la Constitution et des lois de la République", dans une conjoncture déterminante pour l'avenir du pays, rend aussi la deuxième décision consistant en la tenue de rassemblements devant les cours de justice affiliées à l'Oarc, soit dans les quatre wilayas, jeudi prochain à midi. Les avocats sont tenus, précise le communiqué de l'Oarc, de revêtir leur robe et de porter des pancartes conformes aux slogans choisis et mentionnés dans l'appel du bâtonnat. Et pour les slogans, ceux-ci sont sans ambages puisqu'ils affirment clairement la position des robes noires. "Non à un 5e mandat sous quelque couverture que ce soit", "Non à la smala de corrompus", "Non à l'humiliation et à la honte", "Non aux opportunistes" et "Non aux violations de la Constitution et des lois de la République". Kamel Ghimouze