Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, que le peuple algérien devra poursuivre pacifiquement les manifestations de rue pour empêcher le 5e mandat et que son parti se mobilisera aux côtés des manifestants jusqu'au bout. "Le dépôt de la candidature de Bouteflika au Conseil constitutionnel est une véritable mascarade qui va entraîner le pays dans une crise profonde. En plus de son caractère anticonstitutionnel, le Président sortant ne s'est même pas présenté pour déposer sa candidature. Seul le peuple pourra empêcher le 5e mandat", a affirmé le conférencier, qui prévient contre toute tentative de récupération et/ou de manipulation de ce mouvement populaire. Tout en dénonçant l'arrogance des partisans du 5e mandat qui arguaient avoir recueilli six millions de signatures au profit de Bouteflika, M. Makri a rappelé que "durant toute la période de collecte des signatures, les partisans du 5e mandat étaient invisibles dans les APC et chez les notaires. Si le peuple s'est révolté, il l'a fait pour lui. Il appelle à un changement profond. Personne n'a le droit d'exploiter ou de récupérer sa voix. Je préviens aussi ceux qui soutiennent le 5e mandat dans des laboratoires invisibles et qui veulent récupérer ce mouvement pour des règlements de compte au moment où ils s'entredéchirent dans les guéguerres d'un système corrompu et fini", a averti M. Makri. Tout en appelant les Algériens à la vigilance, le président du MSP a estimé que pour parvenir à empêcher un cinquième mandat pour Bouteflika, ce mouvement populaire devra maintenir pacifiquement la pression et s'opposer à toute forme de violence et poursuivre les marches massives dans les rues jusqu'à atteindre ses objectifs et les prioriser. "Ce mouvement populaire exige, certes, le départ de Bouteflika et du système, mais il exige aussi que sa volonté et sa dignité soient respectées dans la transition politique", explique encore le conférencier. Abordant les propositions de Bouteflika, notamment la tenue d'une conférence nationale et l'organisation d'une élection anticipée, M. Makri a révélé que "le pouvoir a dupliqué mot à mot la lettre que nous avons déjà envoyée et que nous diffuserons bientôt. Bouteflika a repris les propositions du MSP, à l'instar de certains partis qui se sont réveillés plus tard". Aussi, le président du MSP a décliné trois initiatives pour, dit-il, sauver le pays d'un naufrage certain. En ce sens, M. Makri a appelé à la création d'un réseau des patriotes libres qui se joindra à ce mouvement populaire pour prévenir le danger qui guette le pays, le lancement de l'initiative pour une alliance des forces nationales pour lutter contre la corruption et le lancement de l'initiative du courant novembriste pour recouvrer les valeurs inscrites dans la déclaration du 1er Novembre 1954. FARID BELGACEM