Makri ne désespère pas de voir le président Bouteflika renoncer au 5e mandat. Hier encore, il a demandé à ceux qui le soutiennent d'abandonner ce projet dans l'intérêt surtout du pays, car la situation est grave et les clignotants sont au rouge. Le rêve algérien» est le slogan choisi par le MSP pour accompagner le programme électoral de son candidat Abderrazak Makri. Ce dernier se voit d'ores et déjà président de la République, parce qu'il est persuadé qu'il sera à la tête du pays s'il n'y aura pas une fraude en faveur du candidat sortant. Makri entre dans la compétition pour gagner et promet, à cet effet, une vie de rêve pour les Algériens. «Nous devons sortir de cette situation d'abattement et d'esprit négatif. Nous avons le droit de rêver et nous voulons que les Algériens partagent notre rêve», a soutenu hier Makri lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti pour présenter les grands axes de son programme électoral qui s'étale sur 100 pages avec un lot de trois chapitres : «la vision politique», «la vision économique» et «les programmes sectoriels». Makri ne désespère pas de voir le président Bouteflika renoncer au 5e mandat. Hier encore, il a demandé à ceux qui le soutiennent d'abandonner ce projet dans l'intérêt surtout du pays, car la situation est grave et les clignotants sont au rouge. «N'y a-t-il pas d'autres hommes en Algérie capables de diriger le pays ? Si. Je suis l'un d'eux. Donc, pourquoi cette insistance pour la reconduction d'un homme malade ?» tranche le président du MSP qui se demande pourquoi les quatre partis qui soutiennent Bouteflika ne présentent pas leur propre candidat à la présidentielle. Pour lui, les partis qui «se respectent» doivent sortir de la posture attentiste. «Tu ne peux pas être un parti, si tu n'as pas de programme. Et tu ne peux pas être candidat, si tu es incapable de rassembler les signatures. Nous, nous assumons notre devoir en tant que parti», s'offusque Makri qui s'est démarqué de l'initiative politique de Abdallah Djaballah pour une candidature unique de l'opposition. Il estime que sa formation était la première à proposer un projet de consensus national auquel le pouvoir a tourné le dos et que l'opposition a complètement ignoré, «d'où notre choix de présenter notre propre candidat. Nous allons écouter ce qui sera proposé, mais une chose est sûre, nous avons les capacités requises pour gouverner et si je suis élu, je respecterai mes engagements et je gouvernerai dans le cadre du consensus national tant revendiqué et toutes les composantes de la société algérienne seront représentées dans mon gouvernement», promet-il. Questionné sur les appels à des marches contre le 5e mandat, Abderrazak Makri a estimé que les Algériens ont le droit de manifester dans la rue dès lors qu'il s'agit d'un droit garanti par la Constitution. «Récemment, les gens ont manifesté pacifiquement. Il n'y a pas eu de casse. Les Algériens ont le droit d'exprimer leur rejet du 5e mandat par les manifestations, le boycott du scrutin ou la candidature. Nous avons décidé d'exprimer notre refus du 5e mandat en nous portant candidat», a-t-il soutenu. Pour ce qui est de son programme, le conférencier explique qu'il s'agit là de «la résultante d'un long travail qui a duré une année. Nous avons associé des experts de divers horizons politiques, économiques et intellectuels». S'il serait élu, Makri procédera, dit-il, à la révision de la Constitution pour un rééquilibrage des pouvoirs et promet que son Premier ministre ne sera pas du MSP, mais sera «une personnalité compétente, propre et intègre». Sur le plan économique, Makri, en partisan du libéralisme, promet de casser le tabou de la règle 51/49 pour ne préserver que des «secteurs stratégiques» et compte aussi donner la priorité au secteur du tourisme en le libérant de la tutelle de l'administration.