Le MSP accuse le pouvoir de faire sienne sa proposition d'une conférence nationale devant déboucher sur un consensus national autour d'une période de transition de six mois à une année. Abderrezak Makri, qui animait, hier lundi, une conférence de presse pour expliquer son retrait de la course présidentielle décidée à la dernière minute par le conseil consultatif national du mouvement qu'il préside, regrette que «la démarche portant consensus national que nous avons développée le long des rencontres avec plusieurs partenaires et au bout desquelles nous avons proposé une période de transition de six mois à une année avec ce qu'elle suggère comme report de l'élection présidentielle jusqu'à ce que soient menées à terme des réformes politiques profondes, ait fait l'objet d'un refus aussi bien du pouvoir que de l'opposition». Deux camps dont notamment le premier vient de faire sienne cette démarche à travers la lettre de candidature du Président, rendue publique dimanche lors du dépôt de sa candidature par son nouveau directeur de campagne électorale. Une procédure de dépôt entachée, selon Makri, «d'entorse à la loi dont la Constitution notamment», qui exige la présence du candidat en personne au dépôt de son dossier de candidature comme l'a, par ailleurs, clairement affirmé le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. «De simples promesses électorales» comme tout candidat peut en faire, ajoute-t-il, qualifiant le rendez-vous du 18 avril prochain de «mascarade électorale» de par les provocations qu'il charrie. Dont, entre autres, le nombre «impensable» des signatures des électeurs au profit du Président-candidat. «Ces 6 millions de signataires, personne ne les a vus faire la chaîne», dit-il, à moins que ce soient les millions de marcheurs dénonçant le 5e mandat et réclamant le changement qui, avant de battre le pavé, ont d'abord paraphé ces parrainages», ironise encore Makri. A propos de l'historique mouvement populaire que connaît le pays depuis le 22 février dernier, le président du MSP affirme qu'il a été pour beaucoup dans l'option de retrait de la course de la prochaine présidentielle décidée par le conseil consultatif du mouvement. Un mouvement dont il estime nécessaire de «préciser les objectifs» pour concerner, outre donc le mot d'ordre originel lié au refus du 5e mandat, le respect de la souveraineté populaire, la lutte contre la corruption et l'alternance démocratique. Autant d'objectifs pour les besoins desquels Makri affirme engager bientôt trois démarches. La première étant la constitution d'un réseau des patriotes libres pour accompagner le mouvement populaire en cours, tout en lui évitant toute velléité de récupération, de quelque partie qu'elle soit, ou encore lui épargner l'essoufflement. Il est aussi question d'une initiative portant la constitution d'un front des forces nationalistes contre la corruption. La dernière démarche constitue la mise sur pied d'un front national novembriste pour défendre les principes de la proclamation du 1er Novembre 1954 et le changement des classifications classiques. M. K.