Le président de l'Autorité palestinienne, qui refuse tout contact avec les Etats Unis dans le cadre du processus de paix avec Israël, se trouve en Russie pour s'assurer du soutien de Moscou dans sa démarche visant à un trouver un nouveau médiateur. Les Palestiniens ont décidé de se tourner vers la Russie pour jouer le rôle de médiateur dans le conflit-israélo-palestinien, en envisageant de lui demander de réactiver le "mécanisme multilatéral" destiné à examiner le processus de paix au Proche-Orient. Une rencontre devait avoir lieu entre le président palestinien et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou pour évoquer cette question. Mahmoud Abbas s'est rendu donc en Russie avec l'espoir d'obtenir l'aide du Kremlin dans sa démarche visant à relancer le processus de paix dans le cadre d'une nouvelle médiation. Selon Majdi Khalidi, conseiller diplomatique de Mahmoud Abbas, ce dernier va demander au président russe Vladimir Poutine de faire des démarches pour établir un mécanisme multilatéral destiné à examiner le processus de paix au Moyen-Orient. Ce responsable palestinien, qui s'exprimant à la radio Voice of Palestine, a déclaré que "la partie palestinienne insiste sur l'approche multilatérale pour discuter du processus de paix avec la partie israélienne". Majdi Khalidi a également souligné que "la Russie et M. Poutine auront un rôle important dans ce processus, y compris le lancement d'une conférence de paix internationale et plusieurs questions importantes qui exigent les consultations avec toutes les parties concernées". Il notamment précisé que les Palestiniens étaient prêts à discuter avec la Russie de toute initiative dans ce cadre. Il y a lieu de rappeler que la Russie avait déjà proposé en 2016 d'accueillir sur son sol un tête-à-tête entre MM. Abbas et Netanyahu pour des pourparlers sans conditions préalables. Mais ce projet ne s'est jamais concrétisé. Le chef de la diplomatie russe a estimé en janvier, en faisant le bilan de l'année 2017, que les chances de reprise d'un dialogue direct entre les deux camps étaient "proches du zéro au vu de la situation actuelle". Sergueï Lavrov a par ailleurs dit "comprendre" la colère des Palestiniens face à Donald Trump. "Au cours des derniers mois, on nous a répété que les Etats-Unis étaient sur le point d'annoncer un grand accord qui (...) allait satisfaire tout le monde", a déclaré M. Lavrov, avant d'ajouter "n'avoir rien vu ni entendu qui aille dans ce sens". Ceci étant, Mahmoud Abbas, qui refuse tout contact avec l'administration du président américain Donald Trump depuis la reconnaissance le 6 décembre 2017 par Washington d'El-Qods occupée comme capitale d'Israël, multiplie les consultations avant de s'exprimer devant le Conseil de sécurité de l'ONU le 20 février prochain. Le patron de l'Autorité palestinienne, qui voit dans la décision américaine un déni de leurs revendications sur El-Qods annexée et occupée par l'Etat hébreu, rejette désormais toute médiation de Washington dans le règlement du conflit israélo-palestinien et a promis à son peuple d'œuvrer pour la reconnaissance à part entière d'un Etat de Palestine par les Nations unies. Merzak Tigrine