Pour des affaires beaucoup moins graves, la commission d'éthique de la FAF avait été saisie à l'image de certains déclarations touchant la FAF et relevant de l'obligation de réserve de ses membres. Plusieurs semaines après les graves révélations de la commission d'audit de la FAF sur les agissements du membre du bureau fédéral et ex-président de la ligue de la wilaya de Bouira, Bakiri Nourredine, la FAF ne s'est toujours pas prononcée sur la suite à donner à cette affaire. Les comptes rendus des deux dernières réunions du Bureau fédéral ont complètement zappé le sujet. La FAF ne dit même pas si la commission d'éthique a été saisie pour ouvrir une enquête à ce propos et les prendre les mesures qui s'imposent. C'est l'omerta alors que ce qui est reproché à Bakiri Nourredine, dans un rapport d'une commission souveraine de l'instance fédérale, relève carrément du pénal. Pour des affaires beaucoup moins graves, la commission d'éthique de la FAF avait été saisie à l'image de certains déclarations touchant la FAF et relevant de l'obligation de réserve de ses membres. Des sanctions ont été prononcées. En outre, selon l'article 38 des statuts de la FAF, "le bureau fédéral peut mettre à l'ordre du jour d'une réunion la proposition de révocation d'un membre ou d'un organe. Tout membre du bureau fédéral peut proposer de mettre une telle demande à l'ordre du jour de la réunion du bureau fédéral. La proposition de révocation doit être motivée. Elle est envoyée aux membres de la FAF avec l'ordre du jour de l'assemblée générale. Le membre ou l'organe mis en cause a le droit de se défendre devant l'assemblée générale. Si la proposition de révocation est maintenue, l'assemblée générale se prononce à bulletins secrets. Pour être adoptée, elle doit obtenir la majorité des 2/3 des voix valablement exprimées. Le membre ou l'organe révoqué quitte ses fonctions, et ce, immédiatement après que la décision ait était prise". La commission d'enquête avait au cours de son enquête découvert de graves dysfonctionnements : Bakiri, qui est un bénévole et qui donc n'ouvre pas droit à un salaire, conformément à la loi qui régit les fédérations et les ligues sportives, se faisait facturer des indemnités colossales qui représenteraient l'équivalent d'un salaire mensuel de 60 000 DA. Bakiri se faisait aussi rembourser des frais de restauration et d'hébergement surévalués, ce qui a suscité la curiosité des enquêteurs. En outre, Bakiri employait, au sein de la ligue, des parents dont une personne carrément fictive à laquelle il versait un salaire de 15 000 DA comme femme de ménage. À en croire notre source, il s'agirait de son épouse qui n'a jamais mis les pieds dans les locaux de la ligue, tout en percevant un salaire. Pourtant, la FAF avait déjà pris une première décision conservatoire contre Bakiri au mois de décembre dernier en l'écartant de la ligue de Bouira et de la commission fédérale de la coupe d'Algérie. Un directoire a été installé à ce titre au niveau de cette ligue pour gérer les affaires courantes et préparer la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. Bakiri a été également déchargé de ses fonctions de président de la commission fédérale de la coupe d'Algérie et remplacé par l'autre membre du BF, Abdellah Gueddah, secondé par l'autre membre Larbi Oumamar. Les raisons de cette mise à l'écart de ce président de ligue de wilaya sont liées à la gestion de la compétition dans son territoire : il n'a pas encore entamé le nouvel exercice 2018-2019, car les clubs qui sont affiliés à sa ligue refusent de s'engager, réclamant ainsi une Agex ; ils reprochent au président sa gestion unilatérale des affaires. En plus de tout ça, les clubs qu'il a ramenés pour remplacer ceux qui avaient pris part au championnat de la saison passée ont transmis un courrier dans lequel ils s'en prennent à des membres du bureau fédéral et à la FAF. Le président de la FAF avait convoqué Bakiri pour lui demander des explications sur cette correspondance, ce dernier a nié d'être l'instigateur, tout en promettant de sévir contre ceux qui ont rédigé ce courrier. Zetchi lui a fixé un ultimatum pour prendre les mesures nécessaires. Passé ce délai, il a été de nouveau convoqué à la FAF afin de prendre acte des sanctions qu'il était censé prendre contre les clubs fauteurs. Au cours de son entrevue avec le patron de l'instance fédérale, il a révélé qu'il n'a pas eu assez de temps pour le faire, ce qui a mis, selon nos sources, le président de la FAF dans tous ses états. Il a donc attendu la réunion du BF pour exposer ce cas devant tous les membres qui ont voté à l'unanimité son limogeage de la commission fédérale de la coupe d'Algérie ainsi que de la présidence de la ligue.