La ville des Hammadites a été, hier, le théâtre de deux marches pacifiques contre le "5e mandat de trop" et pour "le départ du système FLN". La première manifestation de rue a été organisée par les blouses blanches, à savoir les deux corporations médicale et paramédicale, lesquelles ont joint leurs voix à celle du peuple, en descendant dans les rues de Béjaïa pour dire "non au 5e mandat" et "système dégage". Ils étaient des dizaines à battre le pavé de la maison de la culture Taous-Amrouche vers le siège de la wilaya avant de sillonner les ruelles de la ville, en scandant des slogans hostiles au pouvoir et au système. "Pouvoir assassin", "La santé ne veut ni de Bouteflika ni de Saïd", "L'Algérie libre et démocratique vivra", "Ulac smah ulac" sont autant de slogans écrits sur les banderoles déployées par les manifestants du secteur de la santé. Devant le siège de la wilaya, les contestataires ont marqué une halte pour scander en chœur "Système dégage !" et "Pouvoir assassin". Ensuite, les manifestants ont improvisé de sillonner la rue menant vers le siège du palais de justice de Béjaïa, sis à la cité Tobbal. Par ailleurs, dans la journée d'hier, une autre marche pacifique, initiée par le "Collectif des femmes plurielles", s'est déroulée dans les artères principales de Béjaïa. Bien qu'elles aient pris une part active à l'imposante manifestation de la veille, qui a drainé des centaines de milliers de citoyens, les organisatrices de la marche d'hier ont tenu à mettre en avant des revendications qui leur sont propres. C'est le message qu'a tenu à mettre en avant Mme Zenati-Douici, syndicaliste et cheville ouvrière de ce collectif. "Il est vrai que l'on avait prévu initialement une marche – nous avons pensé ensuite à une chaîne humaine —, avant d'opter finalement pour un rassemblement" à la place du 1er-Novembre, que l'on continue d'appeler place Gueydon. "Nous avons tenu à organiser, ajoute-t-elle, cette action séparément car nous avons des revendications propres. L'important est de susciter le débat." Le choix de la place du 1er-Novembre n'est pas fortuit. La cinémathèque y abrite, le jour même, une activité en hommage à Nabila Djahnine qu'organise l'APC de Béjaïa en collaboration avec le mouvement associatif. "C'est une occasion pour nous de faire cet hommage à Nabila Djahnine, à Katia Bengana, mais aussi à toutes les femmes qui se sont élevées contre le fondamentalisme politique. Et qui se sont sacrifiées pour une Algérie libre et démocratique", a ajouté Mme Zenati-Douici. M. O./ L. O.