Plusieurs centaines d'avocats ont organisé, hier, lundi, un rassemblement devant la cour de Relizane contre un 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika, demandant le rejet de sa candidature à la présidentielle d'avril. Marchant du tribunal vers la cour, les avocats ont dénoncé "une Constitution de non-droit" et clamé haut et fort qu'ils sont "déterminés à accompagner le peuple vers une Algérie plus libre". Ces hommes et femmes de loi ont également dénoncé la difficulté d'exercer leur métier dans ce régime d'"impunité". "Aller à l'encontre de la Constitution et de la loi électorale est une trahison de haut niveau", estime un avocat. Il ajoute qu'"il est temps de respecter la voix du peuple". Arborant le drapeau national pour nombre d'entre eux, les avocats ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, popularisés par les marches populaires des deux dernières semaines : "Djoumhouria machi mamlaka" (une République, pas une monarchie) ou encore "Djazayer hourra democratia" (Algérie libre et démocratique). Les avocats ont également brandi des pancartes sur lesquelles étaient portés des slogans exigeant "l'indépendance de la justice", "le respect de la Constitution et de la volonté populaire". Des avocats connus ont pris part à cette manifestation pour la "primauté de la loi" qui, "depuis une dizaine d'années, a été amputée". Applaudie par les passants et les automobilistes, cette marche s'est déroulée dans le calme. E. Yacine