Les Houthis ont prévenu hier qu'ils pourraient attaquer les capitales de l'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis, les deux poids lourds de la coalition qui mène une guerre d'agression au Yémen depuis près de 4 ans, sous-couvert d'une coalition arabe soutenue par les Etats-Unis et leurs alliés. "Nous avons les photographies aériennes et les coordonnées de dizaines de quartiers généraux, d'installations et de bases militaires de l'ennemi", a affirmé le porte-parole des Houthis Yahya Saree dans une déclaration rapportée par al-Massira, la chaîne de télévision qui leur est proche. "Les cibles légitimes de nos forces s'étendent à la capitale de l'Arabie Saoudite et à l'Emirat d'Abou Dhabi, capitale des Emirats", a poursuivi M. Saree. "Nous avons fabriqué des avions d'attaque nouvelle génération, et de nouveaux systèmes seront bientôt opérationnels", a-t-il ajouté sans donner plus de détails. Depuis 2015, les Houthis ont déjà tiré des missiles balistiques sur Riyad et les villes côtières saoudiennes et revendiqué des attaques de drones contre les aéroports d'Abou Dhabi et de Dubaï. Riyad a affirmé avoir intercepté tous les missiles, rapportant la mort d'un civil tué par des éclats, alors que les Emirats ont démenti avoir été attaqués par des drones. Le conflit au Yémen a fait quelque 10 000 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé et provoqué la pire crise humanitaire au monde, d'après l'ONU. Le bilan réel des victimes est nettement plus élevé, selon des ONG, en raison surtout de l'ingérence militaire saoudienne et émiratie. En août, un groupe d'experts de l'ONU a conclu que toutes les parties avaient potentiellement commis des crimes de guerre. Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour discuter de l'accord de trêve conclu entre les belligérants en décembre en Suède. R. I./Agences