Ces échanges d'accusations interviennent une semaine après une réunion houleuse du conseil national qui a conduit au remplacement de l'ancien premier secrétaire national, Mohamed Hadj-Djilani. La crise qui secoue le FFS depuis quelques semaines quitte les couloirs des locaux du parti. Les responsables du parti lavent désormais leur linge sale en public. Les responsables du parti, notamment les membres de l'instance présidentielle, se sont échangé, hier, des déclarations publiques d'une rare virulence. La désignation, la semaine passée, de Hakim Belahcel, comme premier secrétaire national, a été la goutte qui a fait déborder le vase, déjà plein chez certains responsables du FFS. Ainsi, deux membres de l'instance présidentielle, qui ont déjà croisé le fer avec Ali Laskri, ont rendu publique, hier, une déclaration pour dénoncer cette nomination qu'ils considèrent comme "non conforme" aux statuts du parti. Hayet Tayetti et Sofiane Chouikh rappellent, en effet, que l'article 47 des statuts stipule : "L'instance présidentielle exerce ses fonctions dans la collégialité. Elle incarne l'unité et veille au respect de la ligne politique du parti conformément aux résolutions du congrès national." Pour cela, ils considèrent que la décision portant nomination de Hakim Belahcel comme premier secrétaire national est "nulle et non avenue". C'est la première fois que les deux membres de l'instance présidentielle accusent publiquement trois de leurs camarades de la même instance d'enfreindre la loi. "Nous sommes surpris du non-respect de la plateforme de négociations et des engagements pris de part et d'autre pour éviter une confrontation fratricide le jour de notre rassemblement pour un conseil extraordinaire du 8 mars et, à plus d'un titre, de la décision et de la volte-face non statutaire prise par nos camarades : A. Laskri, B. Meziani et M. A. Cherifi au nom de l'instance présidentielle, quant à la désignation de M. H. Belahcel au poste de premier secrétaire national, sans réunion de l'instance présidentielle, dont nous faisons partie", écrivent les deux responsables. Ils annoncent une réunion extraordinaire pour le 22 mars, tandis que le premier secrétaire désigné rappelle, lui, dans un communiqué, que la seule réunion prévue est convoquée pour le 13 avril prochain. "Je mets en garde les auteurs de cette convocation quant à ses implications néfastes et dangereuses sur l'image du parti et sur les rapports entre militants", écrit ainsi le premier secrétaire national du FFS dans un communiqué. Hakim Belhacel rappelle que "l'instance présidentielle a comme noble vocation de veiller à l'unité du parti et à la sauvegarde de la cohésion entre militants, et non à sa neutralisation en ces moments historiques pour le peuple algérien". Il dit que les agissements de Tayetti et de Chouikh "sont pour le moins irresponsables et condamnables". Ces échanges d'accusations entre responsables du FFS interviennent une semaine seulement après la tenue d'une réunion houleuse du conseil national qui a notamment conduit au remplacement de l'ancien premier secrétaire national, Mohamed Hadj-Djilani. Ce dernier était, dit-on, le protégé d'Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle. Désormais, c'est ce dernier qui est dans le collimateur des militants du FFS. Ali Boukhlef