Plusieurs centaines de personnes, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, ont organisé, hier, à Relizane, pour la cinquième fois, un rassemblement devant la grande mosquée du boulevard Mohamed-Khemisti contre le prolongement éventuel du 4e mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Les manifestants ont marché du boulevard vers la cour de Relizane, en dénonçant "une Constitution de non-droit" et en criant haut et fort qu'ils sont "déterminés à accompagner le peuple vers une Algérie plus libre". Ils ont également dénoncé la difficulté d'exercer le métier d'avocat dans ce régime d'"impunité". "Aller à l'encontre de la Constitution et de la loi électorale est une trahison de haut niveau", estime un avocat. Il ajoute qu'il "est temps de respecter la voix du peuple". Arborant l'emblème national pour nombre d'entre eux, les avocats ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, popularisés par les marches de ces quatre dernières semaines : "Djoumhouria machi mamlaka" (une république, pas une monarchie) ou encore "Djazaïr houra démocratia" (Algérie libre et démocratique). Les manifestants ont également brandi des pancartes exigeant "l'indépendance de la justice", "le respect de la Constitution" et la "volonté populaire". Des personnalités connues ont pris part à cette manifestation pour insister sur la "primauté de la loi", celle-ci ayant été "amputée depuis une dizaine d'années". Applaudie par les passants et les automobilistes, cette marche s'est déroulée dans le calme. À signaler qu'aucun incident n'a été enregistré. Mostaganem fidèle au rendez-vous Plus de 1 000 personnes, entre hommes et femmes venus de nombreuses villes de la wilaya de Mostaganem, ont organisé une marche qui a démarré de la Maison de la culture pour se rendre jusqu'au siège de la wilaya. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime et surtout exigé le changement. En effet, ce sont des centaines de personnes des 32 communes de la wilaya qui ont répondu à l'appel de mobiliser et d'investir la rue afin de demander le départ du système et de dire non au prolongement du mandat de l'actuel président, Abdelaziz Bouteflika. "Non au prolongement, oui au changement", "Pour une deuxième République en respectant la démocratie", "Le peuple s'engage, système dégage", "Pour le respect de la volonté populaire". La marche qui a drainé une foule nombreuse s'est achevée par un sit-in devant le siège de la wilaya où certains animateurs ont pris la parole pour évoquer le soulèvement populaire du 22 février qui a ouvert la voie au changement, et ce, en s'engageant à mener le combat pacifiquement jusqu'à la satisfaction des revendications de la population. La marche s'est déroulée sans incident. E. Yacine