Pour le cinquième vendredi consécutif, le mouvement de contestation qui secoue le pays se poursuit à Boumerdès. Malgré les intempéries qui traverse la région depuis quelques jours, notamment de fortes chutes des température, hier, ils étaient des milliers à sortir dans les rues dans plusieurs villes de la wilaya de Boumerdès pour manifester contre le prolongement du mandat de l'actuel président de la République, Abdelaziz Bouteflika. De leur côté, plusieurs jeunes ont préféré rejoindre la capitale, Alger, pour manifester. À travers les manifestations d'hier, que ce soit à Boumerdès, à Bordj Ménaïel, aux Issers, à Dellys ou à Naciria, avec des conditions climatiques pas très favorables, les citoyens ont voulu envoyer un message au clan au pouvoir, qui misait sur l'essoufflement du mouvement. Un message de détermination à aller, inéluctablement, vers un changement, synonyme d'un avenir meilleur pour l'Algérie. "FLN dégage" a été le slogan le plus scandé par les manifestants dans toutes les manifestations qui ont eu lieu hier, mais, également, un message aux partisans du cinquième mandat et à toutes les associations qui gravitent autour du pouvoir, et qui ont retourné leur veste à la dernière minute en soutenant le mouvement de contestation. À Bordj Ménaïel, les manifestants qui ont exhibé deux marionnettes à l'effigie de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et à celle du conseiller et frère du Président, Saïd Bouteflika, les ont, ensuite, accrochées à une corde devant le tribunal de la ville. Une symbolique pour demander que ceux qui ont "pillé" le pays soient jugés pour les faits qu'ils ont commis, telle la dilapidation des fonds publics. À quelques kilomètres de là, dans la ville des Issers, une grandiose marche a également eu lieu. Les jeunes portaient une grande banderole où il était écrit en arabe : "Ni Washington ni Paris, c'est le peuple qui choisit son Président." Un message, on ne peut plus clair, adressé au vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, qui n'a cessé, depuis qu'il a été installé dans ses fonctions, de sillonner les capitales étrangères, en quête d'un soutien au coup de force que le régime veut opérer. Dans le même contexte, on pouvait lire sur une autre banderole : "L'Algérie est à nous et à personne d'autre.'' Des mots forts avec lesquels les jeunes Isserois ont exprimé leur refus de toute ingérence dans la crise que traverse le pays. NASSIM OUHIB