Une cinquantaine de magistrats, entre hommes et femmes, ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège de la cour de Relizane pour protester contre une éventuelle prolongation du 4e mandat d'Abdelaziz Bouteflika et dénoncer le projet de la continuité défendu par les tenants du pouvoir. Les manifestants dénoncent "une Constitution de non-droit" et clament haut et fort qu'ils sont "déterminés à accompagner le peuple vers une Algérie plus libre". Ces hommes et femmes ont également dénoncé la difficulté qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur métier de juge dans ce régime d'"impunité". "Aller à l'encontre de la Constitution et de la loi électorale est une trahison de haut niveau", estime un juge. Il ajoute qu'il "est temps de respecter la voix du peuple". Arborant le drapeau algérien pour nombre d'entre eux, les robes noires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, popularisés par les marches populaires des quatre dernières semaines : "Djoumhouria, machi mamlaka" (une république, pas une monarchie) ou encore "Djazaïr hourra démocratia" (Algérie libre et démocratique). Les manifestants ont également brandi des pancartes exigeant "L'indépendance de la justice", "Le respect de la Constitution" et la "Volonté populaire". Des personnalités connues ont pris part à cette manifestation pour la "primauté de la loi", celle-ci a été "depuis une dizaine d'années amputée". Applaudie par les passants et les automobilistes, cette marche s'est déroulée sereinement. E. Yacine