"Nous avons gagné une bataille, voire deux, mais pas la guerre", admettent consciencieux les contestataires sur la Toile. Tout porte à croire que la marche de demain pour laquelle les Algériens se sont donné rendez-vous via les réseaux sociaux sera aussi grandiose que les 5 précédentes, organisées chaque vendredi dans tout le pays depuis le 22 février dernier. La mobilisation citoyenne sera, sans nul doute, plus forte d'autant que le pouvoir en place n'a pas encore répondu favorablement aux revendications légitimes du peuple. Oui, effectivement, la population n'est toujours pas satisfaite des mesures prises jusque-là par le régime. Ni le retrait des élections d'Abdelaziz Bouteflika ni sa feuille de route et encore moins l'application de l'article 102 de la Constitution relatif à la vacance du pouvoir, proposée par l'armée n'ont pu persuader les manifestants à quitter l'arène de la contestation. Car, leur exigence est claire, nette et précise : le départ de tout le système. Certes, le peuple reconnaît, avec prudence toutefois, l'abandon du 5e mandat de Bouteflika et la solution de sortie de crise suggérée par le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, comme étant des acquis arrachés après une inébranlable révolte populaire. "Nous avons gagné une bataille, voire deux mais pas la guerre", admettent consciencieux les contestataires sur la Toile. Mais ceux qui battent le pavé tous les vendredis ne sont pas dupes. De toutes ces dernières décisions se cache, en toile de fond, une énième manœuvre, une manigance de trop de la part des défenseurs du système actuel pour se maintenir au pouvoir. "La vigilance est de mise. La mobilisation maintenue". Tel est le mot d'ordre qui revient comme un leitmotiv dans la bouche des jeunes manifestants. En effet, les animateurs du mouvement populaire appellent les gens à faire preuve de sagesse et sérénité lors de la marche. "Nous avons jusque-là donné l'exemple en appropriant à ces manifestations un caractère pacifique et calme. Il faut continuer sur cette même voie pour que nous puissions constituer un interlocuteur sérieux et respectable pour le pouvoir. Celui-ci, sera de ce fait dans l'obligation de satisfaire toutes nos exigences", affirme un jeune étudiant. Pour lui, l'application de l'article 102 est venue très en retard car la vacance du pouvoir date de quelques années déjà. En outre la rue réclame le départ de toute cette "bande de mafiosi à la tête du pouvoir en place". À l'unanimité, les citoyens désavouent Abdelkader Bensalah. "Le président du Sénat fait partie du sérail. Il ne nous représente pas. C'est au peuple de désigner son ou ses représentants", crient-ils sur le Net. B. K.