L'arrivée de Donald Trump au pouvoir a radicalisé la position américaine envers les Palestiniens. La politique des Etats-Unis est devenue ouvertement anti-palestinienne. Le chef de la diplomatie des Etats-Unis a laissé entendre hier que le futur plan de paix américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien devrait rompre avec le consensus traditionnel sur les questions-clés comme El-Qods occupée, les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée ou les réfugiés auxquels les autorités sionistes refusent toute éventualité du retour. "Ce qui a été tenté auparavant a échoué", a estimé Mike Pompeo lors d'une audition parlementaire. "Je pense que nous avons des idées qui sont neuves, fraîches et différentes". Il a refusé de dire précisément quand la Maison-Blanche dévoilerait le plan de paix qu'elle concocte depuis deux ans dans le plus grand secret. L'équipe de Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump, pourrait toutefois la dévoiler dans les semaines qui suivront les élections du 9 avril en Israël. Contrairement aux anciennes administrations américaines, celle du milliardaire républicain, jugée très pro-Israël, n'a jamais soutenu explicitement une solution à deux Etats israélien et palestinien. "Cela dépendra certainement d'eux", a encore éludé le secrétaire d'Etat américain devant la Chambre des représentants. Prié de dire si les "paramètres" du plan américain seront ceux qui ont été jusqu'ici au cœur de toute tentative de solution, à savoir les frontières, la reconnaissance mutuelle, Jérusalem, les colonies israéliennes et les réfugiés palestiniens, Mike Pompeo a semblé s'en distancer nettement. "Ces paramètres nous ont menés là où nous en sommes aujourd'hui: pas de solution", a-t-il relevé. "Donc nous espérons pouvoir élargir ce débat". Sans même attendre de dévoiler sa proposition, l'administration Trump a déjà rompu avec la tradition diplomatique américaine et le consensus juridique international sur de nombreuses questions épineuses, en reconnaissant unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël ou la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Elle s'abstient aussi de dénoncer clairement la colonisation israélienne et évite de qualifier "d'occupés" les Territoires palestiniens, tout en poussant une révision de la définition du statut de réfugié palestinien, pour en réduire drastiquement le nombre et tenter de faciliter le casse-tête de leur droit au retour. Pour toutes ces raisons, et face à la suppression des aides financières américaines en sa faveur, l'Autorité palestinienne refuse désormais tout contact avec le gouvernement américain et lui dénie le rôle-même de médiateur. Interrogé sur les chances de succès dans ces conditions, Mike Pompeo a néanmoins exprimé son "optimisme". R. I./Agences