Le parti d'Aït-Ahmed envisage la saisine des instances judiciaires pour trancher le différend. La confirmation de la tenue des élections partielles en Kabylie, faite récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a nettement précisé les intentions des pouvoirs publics qui veulent en «finir» avec les assemblées locales issues du scrutin du 10 octobre 2002. La déclaration du ministre de l'Intérieur dément ainsi indirectement tout désaccord qu'on dit existant au sommet de l'Etat concernant le départ des élus de Kabylie et confirme que la décision de dissolution est prise et qu'il ne reste plus qu'à annoncer officiellement la date de la tenue des élections partielles dans la région. Sur le terrain, certains tentent de repousser la décision en faisant valoir le refus de partir, d'autres, par contre, affûtent leurs armes en prévision d'une participation au scrutin partiel. Le tout sur fond d'attente angoissante pour les uns et les autres tant les choses tardent à se concrétiser. Dans le camp des opposants, soit les partis présents dans les assemblées locales, l'heure est à la mobilisation. Avec un moral abattu, les élus du FLN et du FFS, formations politiques les plus représentées, ont déjà fait savoir leur intention de ne pas quitter les assemblées locales de Kabylie. Si, pour le cas du FLN, une divergence existe entre la direction du parti et les élus, il n'en est pas de même pour le FFS, qui après avoir fignolé ses positions, conditionne son retrait par l'organisation d'un débat télévisé avec le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Le tout dans un ensemble soudé. Le parti majoritaire en Kabylie est descendu sur le terrain deux fois de suite pour dénoncer l'accord sur la 6ème incidence avec en parallèle des rencontres avec les élus de Béjaïa à El Kseur et à Larbaâ Nath-Irathen pour ceux de Tizi-Ouzou. Un groupe de citoyens de Chemini, qui s'est réuni avant-hier, organise aujourd'hui un rassemblement de soutien devant le siège de l'APC. Cette action, qui se veut un «refus de la dissolution des APC» et «une exigence de maintien des élus locaux», sera un autre test de la solidarité citoyenne. Le FFS refuse le concept et semble prêt, dit-on, à internationaliser le problème en alertant les ONG internationales et même à saisir les instances judiciaires. Les élus seraient même instruits de se préparer dans ce sens. Chez les élus du FLN, dont la rencontre précédente a été marquée par de vives protestations contre leur départ des assemblées de Kabylie, on se contente d'un refus verbal sans pour autant passer à l'action. Considérant que «la décision du chef du gouvernement n'est pas la solution idéale pour la région», ils multiplient rencontres et réunions. Ainsi, seul le RND, formation faiblement présente dans les APC de Kabylie, a pris, jusqu'à présent, la décision de retirer ses élus des assemblées locales. Dans l'autre camp, soit celui des partis politiques absents dans les assemblées, les élections partielles font l'essentiel des débats internes. Pour ce qui est du RCD, dont le dernier conseil national a débouché sur une volonté de participation, une activité anime à présent ses militants. Les responsables entreprennent déjà de sillonner discrètement la Kabylie. Le RCD entend retrouver sa place au sein des assemblées locales. Pour le nouvel arrivé, l'UDR, les prochaines joutes électorales seront une occasion à ne pas rater, ne serait-ce que pour mesurer son audience populaire. Son voeu serait que des élections anticipées se tiennent à la place des partielles.