La canicule, qui sévit actuellement à Oran, a fait plus de 200 victimes qui ont été hospitalisées en l'espace de 48 heures. Il s'agit, pour la plupart, de malades chroniques souffrant de maladies respiratoires et cardiovasculaires, apprend-on auprès de sources proches des services de pneumologie du CHU Oran. Pour la seule matinée d'hier, une centaine de malades atteints d'asthme chronique ont été admis au niveau du service précité. Malgré les efforts consentis par le médecin et les deux résidents du service de pneumologie, la demande reste forte. “À partir de la première quinzaine de juillet, notre service est littéralement assailli par un nombre important de malades qui souffrent en période caniculaire. Nous sommes débordés. Nous devons donc faire face à des situations difficiles et avec le minimum dont nous disposons”, affirme un responsable du service de pneumologie de l'hôpital d'Oran. À défaut de structures médicales appropriées, les médecins se rabattent le plus souvent sur des palliatifs pour remédier au manque éprouvé de lits et de médicaments. Pour parer au plus pressé, un dispositif sanitaire d'urgence a été mis en place pour la prise en charge des malades souffrant particulièrement des effets de la canicule, qui a frôlé les 40 degrés avant-hier à Oran. Une première mesure concernant l'orientation des malades vers les différents établissements sanitaires d'Oran vient d'être prise par les responsables de la DSP. La mise sous nébuliseur est une autre mesure prise par les responsables du CHU d'Oran à l'endroit des asthmatiques graves qui nécessitent une prise en charge urgente. “C'est une opération médicale coûteuse, mais qui s'avère bénéfique pour les patients chroniquement asthmatiques”, affirme un résident du service de pneumologie. Dans cet ordre d'idées, le vieux pavillon 25 ne dispose que de 10 lits, une capacité d'accueil qui ne répond plus aux exigences de l'heure en matière de prise en charge effective des malades asthmatiques. Selon un responsable de la DSP, une série de mesures préventives ont été prises dans le cadre des évacuations des malades vers des centres de soins spécialisés. Dans ce contexte, trois secteurs sanitaires d'Oran est et ouest viennent d'être destinataires de matériel médical adéquat. Nonobstant le CHU d'Oran, ce dispositif est ponctuel et concerne les trois meilleurs centres répondant aux critères en matière d'admission pour ce genre de malades. “Les malades asthmatiques chroniques n'ont qu'un seul recours, c'est celui du service de pneumologie du CHU d'Oran qui reste ouvert 24/24”, affirme le médecin chef. Mais peut-on réellement venir au secours des dizaines de personnes asthmatiques, alors que le service en question, outre sa vétusté, ne dispose que de trois médecins, dont deux résidents ? Dans un autre registre, des plaintes émanant de malades au sujet de cas de dépassement constatés au niveau de certains centres ravivent les tensions. Les mauvaises langues n'hésitent pas à pointer un doigt accusateur vers les responsables de certains centres sanitaires qu'elles accusent de “refuser” les malades. “Nous nous heurtons au niet des responsables de certains secteurs sanitaires qui ne remplissent pas leurs obligations envers les malades chroniques. Certains chefs de centre nous dénient même le droit de nous faire soigner, prétextant l'horaire tardif”, se plaint un malade résidant dans le vieux quartier d'Eckmühl. Certains malades ont été carrément rabroués par de simples infirmiers. B. Ghrissi