Dans un communiqué rendu public hier, le bureau politique du PT n'y est pas allé par quatre chemins pour s'insurger contre la désignation des membres du gouvernement Bedoui. "Le remaniement ministériel annoncé est une nouvelle tentative de sauvetage du système matérialisée dans un pseudo-changement dans le gouvernement." Le PT ne manquera pas au passage de relever que cette nouvelle "manœuvre" est intervenue dans un contexte dominé par des fake news délibérément propagées et liées à l'interpellation des oligarques. "Ces nominations ont été précédées et préparées par de folles rumeurs sciemment répandues dont l'arrestation d'hommes d'affaires dans une démarche subliminale." Pour le parti de Louisa Hanoune, ce pseudo-changement de l'équipe gouvernementale est une "vaine opération de replâtrage, attribuée au président de la République. Cela est un détournement de la volonté de l'écrasante majorité des Algériens de chasser un système obsolète et périmé. C'est un déni clair des aspirations de la majorité du peuple d'exercer sa pleine souveraineté confisquée depuis 1962 et une insulte à l'égard de son intelligence. Les membres du gouvernement ont été sélectionnés sur la base de critères obscurs et qui, pour certains, relèvent de l'ubuesque", a relevé le secrétariat permanent du bureau politique. Le PT estime encore qu'avec cette nouvelle manœuvre, "les partisans du maintien du système confirment qu'ils sont aux abois, déboussolés. Et c'est une preuve supplémentaire, si besoin est encore, qu'il ne peut y avoir de solution dans et à partir du système en place". Le PT rappelle qu'il est et reste toujours aux côtés du peuple qui a exprimé son refus et son rejet de toutes les solutions proposées par le régime de Bouteflika, en indiquant que l'écrasante majorité a dit : "Gouvernement démission, Parlement dissolution !" Elle a dit : "Partez tous et maintenant ! Non à tous vos subterfuges et manœuvres. Les dizaines de millions d'Algériens, qui sont mobilisés pacifiquement depuis le 22 février, sauront déjouer toutes les manigances des forces dans et hors des institutions délitées qui s'acharnent contre les aspirations de l'écrasante majorité du peuple." Plus loin, le BP du PT rappelle que "la nomination du nouveau gouvernement est intervenue au lendemain de la menace brandie par le chef d'état-major de recourir à l'article 102, habillé en un deuxième temps par les articles 7 et 8 de la Constitution". Ce qui a amené le PT à déclarer que le remaniement en question "est le produit d'une transaction politique qui s'apparente à un chantage et dont l'objectif est la continuité du système et du régime présidentialiste oppresseur rejetés par l'écrasante majorité". "De telles pratiques s'inscrivent, lit-on, dans la protection des intérêts et/ou privilèges des parties en conflit au sommet de l'Etat et qui prennent en otage le pays". Hanafi H.