Des formations politiques de l'opposition ont réagi au remaniement ministériel partiel annoncé dans la soirée d'avant-hier dimanche. Ce nouveau gouvernement, considère le parti des travailleurs (PT) de Louiza Hanoune, est une insulte à l'égard de l'intelligence du peuple, un mépris caractérisé à l'égard du peuple révolté, estime le Front des forces socialistes (FFS). Il n'est ni le gouvernement de compétences nationales indépendantes ni le gouvernement d'union nationale qu'il ambitionnait d'être, note Ali Benflis le président de Talaie El Houriat. Dans un communiqué rendu public hier lundi, le plus vieux parti de l'opposition, le FFS, a soutenu que le régime, combien même affaibli et paniqué, a décidé une fois de plus, d'ignorer les revendications légitimes et pressantes de la quasi-totalité du peuple algérien qui aspire et se bat pour le changement radical de ce système. «Le pouvoir cherche à gagner plus de temps», accuse le FFS, réaffirmant, au passage, son engagement à rester mobilisé jusqu'à la satisfaction complète des revendications populaires pour la liberté, la démocratie et l'autodétermination. Le FFS dénonce «énergiquement ce mépris caractérisé à l'égard du peuple révolté». Pour le parti des travailleurs (PT), par-delà les personnes qui ont intégré le gouvernement, sélectionnées sur la base de critères obscurs qui, pour certains, relèvent de l'ubuesque, cette vaine opération de replâtrage attribuée au président de la République est un contournement de la volonté de l'écrasante majorité des Algériens de chasser un système obsolète et périmé. Considérant ce remaniement comme un déni des aspirations du peuple. Précédée et préparée par de folles rumeurs sciemment répandues, dont l'arrestation théâtrale d'hommes d'affaires dans une démarche subliminale, une nouvelle tentative de sauvetage du système matérialisée dans un pseudo-changement dans le gouvernement a été rendue publique, observe le parti de Louiza Hanoune. «Les dizaines de millions d'Algériennes et d'Algériens qui, depuis le 22 février, sont mobilisés pacifiquement, sauront déjouer toutes les manigances des forces dans et en dehors des institutions délitées qui s'acharnent contre les aspirations de l'écrasante majorité du peuple», poursuit le PT. Ce nouveau gouvernement, n'est ni le gouvernement de compétences nationales indépendantes ni le gouvernement d'union nationale qu'il ambitionnait d'être, a, pour sa part, analysé Ali Benflis, le président de Talaie El Houriat. «Cette formation n'exprime rien d'autre qu'une persistance dans la provocation et le défi. Elle ne procède en aucune façon d'une volonté d'apaisement. Elle n'est pas à la hauteur de la gravité de la crise du régime actuel et des exigences politiques, institutionnelles et constitutionnelles de l'impasse historique à laquelle l'Algérie est confrontée», note-il. La formation du nouveau gouvernement, poursuit-il, relève plus de l'acte provocateur qui attise la colère légitime que d'une volonté d'apaisement que les circonstances exigent. Le régime et ses alliés auront ainsi joué la carte du pourrissement jusqu'au bout, dans une ultime gesticulation pathétique et dérisoire. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Bellabes s'est, pour sa part, demandé si l'on doit attendre vendredi pour réagir. «Est-il possible de se moquer du peuple algérien de cette manière et durant cette période ?», s'est-il interrogé à l'annonce du gouvernement Bedoui.