Les têtes commencent à tomber. Le départ d'Abdelaziz Bouteflika a charrié des figures de son système. Le général Bachir Tartag a été le premier parmi les proches de Bouteflika à en faire les frais. Le désormais ancien chef des services de renseignement, la Direction des services de sécurité (DSS), a quitté, jeudi, son poste. Le général a été désigné en septembre 2015 comme "coordinateur des services de sécurité", après le démembrement de l'ancien DRS (Département du renseignement et de sécurité). Désormais, les services de renseignements vont être rattachés au ministère de la Défense nationale, comme ce fut le cas avant le limogeage, en septembre 2015, du général de corps d'armée Mohamed Mediène, dit Toufik. La mise à l'écart de Bachir Tartag était somme toute attendue depuis le 2 avril. En plus des questionnements que suscite sa nomination sur le plan légal, l'homme est resté fidèle au clan Bouteflika jusqu'au jour du départ officiel d'Abdelaziz Bouteflika. Homme de l'ombre, il aurait manœuvré, en coulisses, pour concocter d'autres scénarios en dehors de ceux que proposent l'armée et la rue. Si le départ de Tartag est confirmé par l'APS, l'agence officielle, en revanche, la question qui demeure est de savoir s'il a démissionné ou s'il a été limogé. S'il s'agit d'un limogeage, on ne sait quelle autorité l'a ordonné. Des sources au fait du dossier ont expliqué qu'en réalité, il ne s'agit que d'un retour à la normale. La structure que dirigeait Bachir Targag du temps où Abdelaziz Bouteflika était président de la République n'a pas de base légale. Puis, sa nomination à ce poste serait également contraire au code militaire. Dans l'article 120 du code militaire, il est en effet explicitement indiqué qu'un ancien militaire, à la retraite ou radié de l'armée, ne peut prétendre à d'autres fonctions liées à la défense nationale. L'homme avait pris sa retraite en 2011, donc 4 ans seulement avant sa désignation à la présidence de la République. À cela il faut ajouter le fait que le président de la République étant démissionnaire, la présence de son conseiller (c'est le poste qu'occupait Tartag) n'est plus justifiée. La fin de mission signifiée à Bachir Tartag met un terme à la parenthèse ouverte en 2015. Les services de renseignement vont désormais retourner dans le giron du ministère de la Défense nationale. Ce qui suscite de nouveau les interrogations sur le rôle de la structure. Nommé il y a quelques semaines comme responsable de la Direction générale de la sécurité extérieure, le général Ali Bendaoud, un proche d'Athmane Tartag, aurait également été remercié. On évoque son remplacement par le général Mohamed Kaïdi.