Tout ce qui incarne le pouvoir politique et plus particulièrement le nouveau gouvernement de Nourredine Bedoui est sévèrement stigmatisé sur les pancartes des manifestants. L'acte 7 de la grande mobilisation citoyenne contre le système politique en place a été, une fois de plus, un moment fort d'harmonie, de cohésion sociale et d'union autour d'un seul objectif : en finir avec le régime et son personnel, responsables de l'échec tous azimuts et du statu quo qui prévaut dans le pays. Un rendez-vous qui a réuni, une fois de plus, des dizaines de milliers de Constantinois qui ont adapté leurs slogans et mots d'ordre conséquemment aux développements intervenus depuis vendredi dernier, à savoir la démission du Président et la "divulgation" de la composante du nouveau gouvernement. Une marée humaine, venue des quatre coins de la wilaya, n'a pas cessé d'affluer vers le centre-ville jusque vers 16 heures alors que rien ne prédisait une telle affluence sous un ciel menaçant et les pluies qui sont tombées dans la région pendant toute la matinée d'hier. Une journée où des groupes de jeunes ont d'ailleurs pris d'assaut les lieux de rassemblement dès midi alors que, traditionnellement, les premiers attroupements n'interviennent que vers 13h30, heure qui coïncide avec la fin de la prière du vendredi. Ces mêmes jeunes qui ont innové en mettant en scène un tribunal de justice interprétant une mise en accusation des "personnalités" décriées. Les mêmes images témoignant de l'esprit pacifique et civique des marcheurs ont été donc reproduites sans que le moindre incident soit enregistré. Les marcheurs de tous âges et de toutes catégories sociales, avec en prime une forte présence féminine, ont marqué une halte pour insister sur la mobilisation citoyenne qui n'entrevoit aucune solution en dehors de la volonté populaire qui oppose un refus catégorique à la reconduction du même personnel politique. Nominativement, si le nom de Nourredine Bedoui est hué depuis plusieurs semaines déjà, ceux de Bensalah, Belaïz, Bouchareb et même de Gaïd Salah ont été conspués et invités à dégager à leur tour. Tout ce qui incarne le pouvoir politique et plus particulièrement le nouveau gouvernement de Nourredine Bedoui, est sévèrement stigmatisé sur les pancartes des manifestants qui y vont, chacun de son imagination, dressant le plus souvent des réquisitoires acerbes à l'endroit de ses figures et de l'oligarchie qualifiée de mafieuse.Ce sont donc des slogans tels que "El blad bladna nedirou raina" ou bien "El blad bladna enihiw el issaba", "Gouvernement dégage", "houkoumet el 3ar yessaktoha el ahrar", "Bedoui, Bensalah, Belaïz, dégagez" et l'inamovible mot d'ordre : "FLN dégage" qui ont le plus souvent fusé des carrés constituant l'interminable procession. Les chants patriotiques notamment Min jibalina et l'hymne national Qassaman et autres youyous stridents de femmes ont également agrémenté ce septième vendredi, témoin d'une infaillible détermination.