Résumé : Hichem sermonne sa femme. Il ne pouvait concevoir qu'elle pense encore à cette fille que sa propre mère avait abandonnée. Néanmoins, il lui rappelle qu'elle avait toujours rêvé d'avoir un autre enfant. Elle fronce les sourcils. -Que veux-tu dire par là ? Il sourit. -Que nous pourrions songer à avoir un autre enfant, si c'est cela que tu veux. Elle secoue la tête. -Hichem, tu n'y penses pas. Je rêve, certes, d'avoir un autre bébé. Néanmoins... -Chut, ne dis rien. Si tu veux cet enfant, ayons-le. Elle sourit. -Je veux une fille cette fois-ci. -Tu exagères, ma chérie. Cela ne se commande pas. Elle rit. -Non, Hichem, je plaisantais bien sûr. Les larmes mouillent son regard. -Mais Dieu nous a envoyé une fille, pourquoi chercher ailleurs. Son mari s'emporte. -Encore cette histoire ! Il endosse son blouson et se dirige vers la sortie en maugréant. -Je ne te reconnais plus, Faïza. Cette petite t'a totalement métamorphosée. Durant les semaines qui suivirent, la jeune femme ne put s'empêcher de se rendre quotidiennement au foyer des enfants assistés pour voir sa "protégée". Sadjia prenait du poids et grandissait. C'était un beau bébé, gai et bien portant, qui faisait le bonheur de tous ceux qui l'approchaient. Faïza ne parlait plus d'elle à son mari, mais berçait toujours au fond d'elle l'espoir de l'adopter. Elle était si obnubilée par cette petite qu'elle en perdra le goût de vivre. Hichem remarque sa pâleur et sa maigreur et s'en inquiéta. Elle tente alors de le rassurer, en lui disant qu'elle se sentait juste un peu fatiguée ces derniers temps. Mais il revient à la charge et insista pour qu'elle consulte un médecin. Ce dernier ne trouvant rien d'anormal lui prescrira juste quelques fortifiants. Cependant, il avait constaté que ce manque de vigueur chez elle était plutôt psychique, qu'elle souffrait de mélancolie et lui en demanda les raisons. Elle lui narre alors toute l'histoire de ce bébé trouvé au seuil de sa maison, qu'elle voulait adopter à tout prix. Le médecin lui conseillera d'en aborder encore une fois le sujet avec son mari. Mais appréhendant la réaction de ce dernier, elle continuera à se rendre à l'assistanat pour s'occuper de Sadjia, la cajoler, la changer, lui donner le biberon et la serrer longuement contre son cœur. Pourtant, un jour, n'y tenant plus, elle s'enhardira à reparler de cette éventualité d'adoption. Hichem qui était en train de prendre un café dépose sa tasse avec fracas. -Quoi ! Tu reviens encore sur cette histoire ? Elle déglutit. -Cela fait déjà quatre mois que cette petite est à l'orphelinat. Personne ne s'est manifesté pour la récupérer. -Ce n'est pas notre problème. -Je crains que quelqu'un ne s'intéresse à elle et nous la prenne. -Elle n'est pas notre fille, que je sache. Faïza se met à entortiller une serviette entre ses doigts. -Hichem, je me sens si proche de cette petite. Si jamais un jour quelqu'un d'autre l'adopte, je crains de ne pas tenir le coup. (À SUIVRE) Y. H.