Les travailleurs de l'entreprise publique économique (EPE), Poval, spécialisée dans la production des pompes et des vannes à Berrouaghia, ont organisé hier un sit-in devant le siège du groupe Mécanique, sis à El-Achour, à Alger, pour réclamer le départ du P-DG. Plusieurs dizaines de ces employés sont venus de la wilaya de Médéa et ont hissé, dès le matin, des banderoles par lesquelles ils demandaient le limogeage de leur P-DG. Occupant les deux trottoirs, ils scandaient des slogans hostiles au premier responsable de leur entreprise. Les agents protestataires sont, en fait, à leur 5e semaine de manifestation contre leur direction. Ils dénoncent la mauvaise gestion de leur complexe industriel qui, jadis, était classé deuxième en Afrique. "De près de 4 000 employés, il y a à peine quelques années, l'effectif de Poval a baissé curieusement à 720", déplorent-ils. "Nous bénéficions des plus bas salaires de tout le groupe Mécanique", ajoutent-ils. Mais ce qui a déplu le plus à ces protestataires c'est le plan d'investissement pour lequel une enveloppe de 183 milliards de dinars a été débloquée par Abdelmalek Sellal, du temps où il était Premier ministre. Identifié en 2013, ce projet avait pour objectif de relancer la production de l'usine. Pour cela, tout un kit d'équipements composé d'une sablerie, de deux fours et d'une machine à moules a été importé d'Allemagne. "Après six ans, l'unité fonctionne par intermittence. Rares sont les fois où la machine atteint une capacité de 20 %", souligne un des manifestants. "L'appareil tombe en panne très souvent. Et pour les réparations, nous sollicitons souvent le fournisseur. Or, si nous avions exigé dans le contrat la formation des travailleurs de Poval par le fournisseur, nous ne dépendrions pas de ce dernier", renchérit un autre pour qui, le problème n'est toujours pas résolu à ce jour. Car, argue-t-il, "nous nous sommes précipités pour reprendre la production alors que le montage de cet équipement n'a pas été réalisé à 100%". L'autre irrégularité dénoncée par les frondeurs concerne le siège de la direction qui se trouve dans la zone industrielle (ZI) de Berrouaghia tandis que le P-DG est installé dans la ZI de Rouiba. Les travailleurs ont observé, le 17 mars dernier, une grève générale pour réclamer une augmentation salariale de 40%. La réponse du P-DG a été sans appel : "Je ne peux aller au-delà de 7%. Je ne vais pas prendre le risque de fermer l'entreprise." B. K.