Le mouvement de contestation a repris de plus belle, hier, à Boumerdès. Après un début de semaine plus ou moins calme, où seulement une poignée d'administrations publiques ont été touchées par le mouvement de grève et des marches qui ont vu une participation timide, hier, des milliers d'employés ont refusé de rejoindre leurs postes de travail, en signe de protestation, tandis que d'autres ont organisé une marche au chef-lieu de la wilaya. L'approbation par les deux Chambres du Parlement de l'installation, mardi, d'Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat, pour une période de transition de 90 jours, a suscité l'indignation d'une large partie de la population. Indignation qui s'est traduite par l'adhésion citoyenne à la grève, le lendemain, qui a paralysé plusieurs villes à travers toute la wilaya, ainsi qu'une forte participation à la marche. Ainsi, l'appel à la grève, lancé sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, a été largement suivi à Boumerdès, et rares sont les institutions publiques à avoir ouvert leurs portes, d'ailleurs, certains établissements scolaires ont dû renvoyer les élèves après deux heures de cours. "Au moment où l'on s'attendait au départ des trois B de leurs postes respectifs, ils installent Bensalah au poste de chef de l'Etat, c'est carrément du mépris envers le peuple et envers ce mouvement populaire historique", dira un fonctionnaire gréviste. Lors de la marche qui a sillonné la ville de Boumerdès, les protestataires ont affiché leur intention de manifester chaque jour jusqu'à satisfaction de leurs revendications. À travers les slogans qu'ils ont scandés, ils ont appelé au changement du système tout entier et au départ de Bensalah, Belaïz et Bedoui. Toutefois, c'est le nouveau chef d'Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, qui se taille la part du lion quant aux critiques et appels au départ. L'administration locale, l'Algérienne des eaux, Sonelgaz, les CFPA, les établissements scolaires et bien d'autres institutions publiques ont été touchés par cette grève. À l'entrée du centre de formation de Bordj Menaïel, les employés ont accroché des banderoles où il est écrit "Système dégage. Nous sommes pour le changement". D'autres pancartes accrochées au portail appelaient le secrétaire général du ministre de la Formation et frère de l'ex-président de la République, Nacer Bouteflika, à démissionner. De leur côté, les transporteurs publics ont prévu de rejoindre cette grève aujourd'hui N. OUHIB