Loin de constituer un début de solution à la crise, la désignation de Abdelkader Bensalah au poste de chef de l'Etat a exacerbé la colère citoyenne à Tizi Ouzou où la rue a vécu au rythme de mouvements de contestation sectoriels. En plus de la grève initiée par l'intersyndicale de l'éducation, plusieurs secteurs et services de l'Etat (administration publique, poste et télécommunications, banques…) ont observé des arrêts de travail. Des actions de rue ont été, également, organisées. Ainsi, des centaines de travailleurs de l'Eniem, entreprise publique spécialisée dans l'industrie de l'électroménager, sont sortis dans la rue pour réitérer la revendication populaire de départ du système. Partis du site de l'entreprise sise à Oued Aïssi, à une quinzaine de km de Tizi Ouzou, ces travailleurs ont sillonné les artères de la ville scandant plusieurs mots d'ordre hostiles au système et à ses représentants. «Système dégage !, Klitou lblad ya saraqin !», criait ce groupe de manifestants qui réclamaient également le départ de Bensalah, de Bedoui et de Belaïz et même Gaïd Salah accusé de ne pas respecter la volonté du peuple. Les mêmes demandes ont été formulées, lors de leur sit-in organisé dans la matinée, par les greffiers qui ont également exigé une réponse à leur demande de constitution d'un syndicat. Pour exiger le paiement de leurs salaires, les travailleurs de l'ETRHB affectés à la construction du stade de Tizi Ouzou ont également marché. Une marche entamée du stade situé à la périphérie ouest du chef-lieu de wilaya vers la ville. Les mots d'ordre du mouvement du 22 février ont été, aussi, au menu des revendications de ces salariés du groupe Haddad. S. A. M.