La ville de Béjaïa a vécu, hier, une nouvelle journée de mobilisation populaire contre le système politique en place, et ce, pour le huitième vendredi d'affilée. Des centaines de milliers de personnes sont sorties, encore une fois, hier après-midi, dans la rue, pour crier haut et fort "système dégage !". Les Béjaouis se sont montrés plus que jamais déterminés à poursuivre le combat pacifique jusqu'à la chute du régime. À travers cette nouvelle démonstration de force, ils ont exprimé leur rejet unanime de la désignation d'Abdelkader Bensalah comme chef de l'Etat par intérim. Outre le rejet de la feuille de route du pouvoir, les manifestants exigent le départ immédiat et inconditionnel des "trois B", à savoir Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaïz et Noureddine Bedoui, mais aussi d'Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense. C'est vers 13h30 que le coup d'envoi de la marche a été donné depuis le carrefour d'Aâmriw jouxtant l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche. Deux heures avant, les alentours de ce point de départ de la manifestation grouillaient déjà de monde. Dès la matinée de ce 8e vendredi de mobilisation citoyenne, d'interminables files de véhicules, venant des différentes localités, affluaient vers le chef-lieu de wilaya. Même les bus des communes et ceux de certains particuliers ont été mis à la disposition des manifestants. Ces derniers, munis de drapeaux national et amazigh, de banderoles et de pancartes portant les mots d'ordre de la marche, se sont scindés en carrés espacés, afin de permettre une meilleure organisation. La manifestation démarrera à hauteur de la trémie d'Aâmriw sous les cris d'"Ulac smah ulac", "Pouvoir assassin", "Y en a marre de ce pouvoir", "Système dégage !", "Echaâb yourid iskat ennidham" (le peuple veut la chute du régime)… À noter que de nouveaux slogans ont fait leur apparition, comme chaque vendredi d'ailleurs, à la lumière de l'évolution de la situation politique qui prévaut dans le pays. Ainsi donc, les marcheurs, dont la présence des femmes et des enfants était fortement remarquable, ont mis en avant des slogans inhabituels, mais en rapport avec l'actualité politique nationale. Parmi ces derniers, on peut citer : "Bensalah rayeh rayeh, Eddi maâk Gaïd Salah" (Bensalah, comme vous êtes partant, emmenez avec vous Gaïd Salah), "Bensalah, le Marocain, vous ne nous représentez pas !", "Ni Bensalah, ni Belaïz, ni Bedoui, c'est le peuple qui choisira ses gouvernants", "Chaque vendredi, nous allons faire tomber un membre de la bande de mafia", "Nous sommes unis, vous êtes finis"… L'ambiance de la manifestation se poursuivra jusqu'à 17h.