Les Algériens ont, une nouvelle fois, prouvé hier que la mobilisation citoyenne pour le départ du système et contre le prolongement du quatrième mandat est intacte. Et comme chaque nouvelle marche de vendredi, les manifestants innovent dans les slogans au gré des événements et toujours avec humour. En ce sixième vendredi de marche, c'est le chef d'état-major de l'armée qui en prend pour son grade. La foule a scandé plusieurs slogans répondant à l'appel de Gaïd Saleh à l'application de l'article 102. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Une marée humaine a marché encore hier à Alger mais aussi à travers l'ensemble des wilayas du pays pour demander le départ du système et dire non au prolongement du quatrième mandat. Comme chaque semaine, les manifestants innovent dans leurs slogans en passant des messages politiques toujours avec autant d'humour. Ce vendredi, c'était le chef de l'armée qui en a pris pour son grade. En effet, Gaïd Salah, qui a appelé mardi à l'application de l'article 102 a été la cible de la foule qui a scandé des slogans rejetant l'appel du vice-ministre de la Défense qui se limite uniquement au départ du Président sortant. Pour les manifestants, «tout le système doit dégager». «Bouteflika rayeh rayeh, eddi maâk Gaïd Salah» («Bouteflika, vous partez de toute façon, alors prenez avec vous Gaïd Salah») ont massivement scandé les manifestants hier. En plus de l'article 102, un nouvel article de la Constitution a également fait beaucoup parler de lui cette semaine. Soit l'article 7, qui stipule que « le peuple est la source de tout pouvoir et la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple». Ainsi, plusieurs manifestants ont porté des pancartes demandant l'application de l'article 7. D'ailleurs, la veille de la marche de vendredi, sur les réseaux sociaux, les internautes ont proposé à ce que la marche du vendredi 29 mars soit sous le thème «le vendredi de l'article 7 ». Depuis l'appel de Gaïd Salah à l'application de l'article 102, la demande citoyenne de l'application de l'article 7 est sur toutes les lèvres. La foule a aussi scandé plusieurs autres slogans hostiles au chef d'état-major de l'armée nationale. «Nous demandons l'application de l'article 2019, Tetnahaw gaâ» (« Vous partez tous ») ; «Après l'application de l'article 102 nous demandons l'application de l'article sans eux» ; «Gaïd Salah dégage» ; «Le numéro 102 que vous avez demandé n'est plus en service, veuillez contacter le service 07 merci» ; «Vous avez violé la Constitution, vous ne pouvez pas violer notre révolution blanche monsieur Gaïd» ; «Ni Salah ni Ben Salah», étaient parmi les slogans que l'on a pu lire hier sur les pancartes portées par les manifestants dans la capitale. S. A.