Résumé : Hichem pique une crise de nerfs en apprenant que sa femme avait abandonné sa famille pour rendre visite à Sadjia. Faïza réplique que la petite avait besoin de sa présence et qu'il était le premier fautif dans ce qui arrivait. Il met la main sur sa tête. -Faïza, tu dois avoir totalement perdu la raison. Comment veux-tu m'accuser d'être à l'origine de tout ce qui arrive ce soir ? Elle lui fait face. -Si tu avais accepté qu'on adopte cette petite, je n'aurais pas eu besoin de quitter la maison pour aller prendre de ses nouvelles à l'orphelinat ou dans cet hôpital. Il demeure consterné un moment, puis lance d'une voix à peine audible. -Faïza… Un autre à ma place t'aurait flanqué la correction de ta vie. -Un autre à ta place aurait peut-être été plus clément et heureux de faire une bonne action tout en respectant mon désir. Hichem tente de maîtriser sa colère. L'anxiété le reprenait. Son pied droit s'était mis à trembler. Il entrouvrit la portière du véhicule et se met à aspirer de longues goulées d'air. Enfin, un peu plus apaisé, il remet le contact et redémarre. Une semaine passe. Malgré les remontrances de son mari et la scène qui avait suivi la première soirée de son escapade, Faïza continuera à rendre visite à la petite Sadjia. Cette dernière reprenait des forces et semblait aller beaucoup mieux. Les médecins décidèrent enfin de lui faire quitter l'hôpital. La jeune femme, de ce fait, reprendra le chemin de l'orphelinat pour s'occuper de sa protégée. Puis, n'y tenant plus, elle prendra les devants et demandera les renseignements requis en vue d'une adoption. Tant pis, Hichem lui fera encore une scène, mais tout compte fait, il finira par reconnaître qu'il vaudra mieux avoir le bébé à la maison, que voir son épouse courir par monts et par vaux pour prendre de ses nouvelles. Ce qui sera réellement le cas. Devant l'insistance de sa femme, Hichem finira par courber l'échine et consentira à adopter l'enfant, mais refusera de la considérer comme un membre de sa famille. Néanmoins, Faïza savait au fond d'elle-même que cela ne sera qu'une question de temps. Par un beau jour printanier, Sadjia est ramenée à la maison. Les garçons, heureux d'avoir enfin "une petite sœur", lui firent un accueil chaleureux et ne cessèrent de tourner autour de son lit, de la cajoler, de lui faire des mimiques et de passer des heures à la surveiller. Faïza les grondera et leur promettra de les laisser jouer avec elle, une fois leurs compositions terminées. Elle-même se verra dans l'obligation de changer ses habitudes. Elle se levait plus tôt et se débarrassait de ses corvées quotidiennes rapidement, afin d'avoir le temps de s'occuper de "son" bébé. C'est ainsi qu'elle renouera avec des réflexes oubliés depuis des lustres et se remettra à préparer des biberons, à changer des couches et à veiller de longues heures au chevet de la petite pour l'aider à s'endormir ou la soigner lorsqu'elle était malade. Une fois l'excitation des premiers temps passée, les garçons devinrent plus raisonnables. Ils tentaient de faire le moins de bruit possible lorsqu'ils revenaient à la maison, évitaient d'augmenter le son de la télé, ne s'adonnaient plus à des jeux bruyants et faisaient en sorte que tout soit tel que leur maman le voulait. Hichem, de son côté, avait fini par s'attacher à sa fille adoptive.
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