Résumé : Yamina accepte enfin l'invitation de son ami, et un rendez-vous est pris pour le lendemain. La jeune femme devinait le but de cette rencontre. Elle s'approche de son miroir et s'y contemple. Ses yeux étaient cernés, et ses joues, un peu creuses, mais son regard était pétillant, et son sourire toujours charmeur. Son élégance aussi n'était pas du reste. Bien qu'elle ne passât que très rarement dans son magasin, elle avait tenu à demeurer cette femme raffinée et pleine de grâce qu'on aimait imiter dans ses gestes et son style vestimentaire. Elle soupire et passe la main dans ses cheveux soyeux qui retombaient en boucles volumineuses sur ses épaules. Yacine va sûrement lui parler de l'évolution de ses sentiments. Que pourra-t-elle donc lui répondre ? Elle hausse les épaules. Elle lui dira qu'il lui plaisait, lui aussi, mais qu'elle n'était plus très jeune maintenant pour penser à se remarier et à avoir des enfants. À cette pensée, elle se rembrunit... Avoir des enfants était son souhait le plus cher dans ce monde, maintenant que sa situation sociale s'était nettement améliorée. Elle avait tant rêvé de bercer un bébé dans ses bras au début de son mariage avec Slimane, mais c'était compter sans les coups de la vie. Son mari lui avait caché des réalités sur son compte et lui avait fait croire qu'il était stérile. "Que Dieu ait ton âme Slimane, je ne te pardonnerai jamais de m'avoir menti." Deux longues larmes tracèrent des sillons sur son visage. Elle se laisse alors tomber sur son lit et se met à sangloter. Elle se sentait seule et malheureuse. Des enfants auraient égayé son quotidien et mis de l'ambiance dans la maison. Hélas ! Elle n'en avait pas. Sa mère lui avait conseillé d'en adopter, mais elle avait refusé. Elle voulait un enfant de sa chair ! Le sommeil finira par l'emporter dans un long et profond tourbillon. Malgré sa mélancolie, elle s'endormira sans trop de mal, pour ne se réveiller qu'aux premières heures du matin. Le soleil se levait dans un rougeoyant nuage, et elle admira son ascension tout en paressant dans son lit. Elle entendit sa bonne s'affairer dans la cuisine, avant de se rendre dans la chambre de ses parents pour leur y servir leur petit-déjeuner. "Le bonheur n'était peut-être pas aussi loin qu'elle le pensait", se dit-elle. Elle menait une vie tranquille et à l'abri du besoin. Elle sortait souvent, voyageait, se permettait un tas de choses et avait les êtres les plus chers à son cœur auprès d'elle. Que pouvait-elle espérer de plus de la vie ? Elle se lève et enfile sa robe de chambre, avant de se diriger vers sa salle de bain, tout en se rappelant qu'elle avait rendez-vous avec Yacine vers la mi-journée. La matinée passe sans encombre. Yamina s'était rendue dans son magasin, puis auprès de ses comptables, pour signer quelques factures et jeter un coup d'œil sur les registres. Les affaires marchaient, on ne pouvait mieux l'espérer. La secrétaire lui remettra le courrier du jour, auquel elle jettera un coup d'œil furtif, avant de le fourrer dans son cartable. Elle aimait prendre son temps pour traiter ses correspondances et trouver les réponses justes et requises à chaque proposition. Ces derniers temps, elle était très sollicitée par des firmes étrangères, qui voulaient louer ses services, autant comme femme d'affaires, que comme patronne de cette chaîne de restauration qui faisait sa fierté, et qui avait suscité beaucoup d'admiration auprès des professionnels dans le domaine. (À SUIVRE) Y. H.