Dalil Boubekeur, le président du Conseil français du culte musulman, a estimé de son côté qu'“il faut séparer le bon grain de l'ivraie, il faut un accompagnement de l'ensemble des imams”. “Nous sommes très préoccupés de la situation et nous considérons que la vigilance qui a été décrétée en France à la suite des attentats du 7 juillet doit être maintenue à un très haut niveau”, a déclaré le ministre français de l'Intérieur. Sur sa lancée, il a annoncé son intention de mener un “dépistage précoce” de l'islamisme radical, susceptible de susciter des vocations terroristes. “Quand on voit l'âge des jeunes kamikazes de Londres, on voit la responsabilité de prêcheurs radicaux sur des esprits faibles, et je n'ai pas l'intention de le tolérer”, a estimé Nicolas Sarkozy. “Un certain nombre de mesures” vont par ailleurs être mises en place en France, a-t-il précisé. L'augmentation des moyens de vidéosurveillance en fait partie. Sitôt l'information des attentats manqués de Londres rendue publique, le ministre français a réuni, dans la soirée de jeudi dernier, les responsables de la lutte antiterroriste. Le directeur général de la police française (DGPN), celui de la gendarmerie Guy Parayre, le préfet de police de Paris, le directeur de la surveillance du territoire et le directeur central des renseignements généraux ont pris part à cette importante réunion. Les responsables de l'Uclat (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), du service des renseignements généraux (RGPP) et de la Police judiciaire de la préfecture de police de Paris étaient eux également représentés. C'était l'occasion de faire le point sur les mesures mises en place en France à la suite des attentats du 7 juillet dans la capitale britannique. Depuis ces attaques, l'organisme gérant les aéroports de Paris, ADP, a annoncé des contrôles renforcés pour les vols entre Paris et la Grande-Bretagne à l'aéroport de Roissy, des mesures qui se superposent au plan Vigipirate, dont le niveau d'alerte est passé au “rouge”. Le contrôle aux frontières avait par ailleurs été rétabli le 9 juillet ; la France ayant fait jouer la clause de sauvegarde des accords de Schengen. La SNCF avait fortement déconseillé le 7 juillet aux voyageurs de se rendre à Londres par l'Eurostar. S'exprimant en réaction à des déclarations du ministre de l'Intérieur, Dalil Boubekeur, le président du Conseil français du culte musulman, a estimé qu'“il faut séparer le bon grain de l'ivraie, il faut un accompagnement de l'ensemble des imams. La commission des imams et des aumôniers doit donner un avis”. “Il faut que la volonté politique porte ce projet pour transcender les difficultés administratives”, a ajouté M. Boubekeur. En visite, hier, à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a déclaré que “les attentats de Londres doivent nous amener à renforcer notre coopération internationale contre le terrorisme”, qu'il s'agisse du renseignement ou de l'action”. “C'est la seule façon de protéger nos populations”, a-t-elle affirmé avant d'ajouter : “Il faudra parallèlement que se mènent des actions touchant au prétexte même qu'utilise aujourd'hui le terrorisme, (...) la très grande pauvreté qui existe dans un certain nombre de pays, où naît le sentiment d'injustice.” K. A.