Le président du conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, a présenté ce matin sa démission au chef de l'Etat Abdelkader Bensalah. Cette démission est surement la conséquence de la pression que la rue exerce sur les figures du régime qui sont demeurées en poste après la démission du président de la république mis surtout contre la volonté du peuple. Tayeb Belaiz est, avec le chef de l'Etat et le premier ministre, les personnages les plus ciblés par les manifestants qui refusent que la transition vers une nouvelle république soit étrennée par les survivances du clan Bouteflika. Car le désormais ex président du conseil constitutionnel est l'un des fidèles du président démissionnaire. Lorsqu'il a été promu au poste, il a juré fidélité à Bouteflika. La démission de Belaiz ne manquera pas de soulever des questionnements sur la suite des évènements, notamment de ce qu'il adviendra de la feuille de route tracée dans le cadre stricte de l'article 102 de la constitution. La démission pourrait être suivie de celle du premier ministre, voire de l'ensemble du gouvernement, mais également de celle du chef de l'Etat. C'est ce que le peuple réclame depuis plusieurs semaines. Cette évolution de la situation n'est pas à exclure, tant est que la présidentielle du 4 juillet 2019 est sérieusement compromise après la décision des magistrats et de nombreux APC de ne pas s'impliquer dans le processus électoral. Une échéance électorale d'autant plus hypothéquée qu'elle n'aura pas de candidats, étant donné qu'il sera impossible dans la situation actuelle de récolter les parrainages nécessaires pour valider une candidature. Ni les élus encore moins le peuple ne sont prêts à faire aboutir la feuille de route du régime. Faudrait-il cependant s'attendre aux démissions de Bensalah et de Bedoui ? L'éventualité n'est pas à écarter. Il faudra peut-être attendre le discours du chef d'état-major de l'ANP, attendu pour aujourd'hui à Ouargla, pour deviner la direction du vent. C'est, jusqu'ici, le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah qui s'est érigé en porte-voix du pouvoir, en lieu et place, il faut le souligner, d'un premier ministre complètement absent de la scène publique et d'un chef de l'Etat dont l'expression politique n'est pas le plus saillant de son caractère. Sofiane Ait Iflis